Après le dépouillement de plus des deux tiers des suffrages, l’on connaît désormais les grands gagnants des législatives angolaises du 22 août dernier. Selon les résultats provisoires communiqués ce jeudi par la Commission nationale électorale du pays, le MPLA, la formation du président sortant Edouado Dos Santos, arrive largement en tête avec 64% des suffrages. Suit l’UNITA, l’historique parti d’opposition, qui se classe deuxième avec plus de 24% des suffrages.
En se taillant la part de lion à ces élections législatives du 22 août (64% des suffrages), la formation du président Edouardo Dos Santos, qui dirige le pays depuis l’indépendance en 1975, est sûre de placer son homme à la tête de l’Angola. Puisqu’au terme des dernières réformes politiques du pays, le président sera élu au suffrage indirect par les députés.
Dans ce jeu, c’est de la formation ayant le plus grand nombre de députés que viendra le futur président de l’Angola. Et ce n’est un secret pour personne, le Général João Lourenço, actuel ministre de la Défense, fait office de candidat du MPLA à la succession de Edouardo Dos Santos, qui renonce à la présidence après 38 ans de pouvoir.
Même avant l’annonce de ces résultats, les leaders de l’opposition avaient commencé à donner de la voix, faisant état de fraudes orchestrées par le MPLA.
Compagnon de lutte et de pouvoir du président Dos Santos
Mais, pour João Lourenço, les choses prennent forme avec ce net avance de son parti. Même si recours il y a, ce sera très difficile au vu de ces résultats provisoires, pour les partis de l’opposition de revenir à la hauteur du MPLA et de combler leur retard en termes de nombre de sièges.
Agé de 63 ans, le Général Lourenço est un compagnon de lutte et de pouvoir de longue date du président Dos Santos. Ils ont mené ensemble le combat pour l’indépendance pays qu’ils ont finalement obtenu en 1975 du Portugal, ex-puissance coloniale. Depuis, ils se sont redistribués les rôles au sein du pouvoir conquis de haute lutte.
Dos Santos est resté à la tête de l’Etat toutes ces années. João Lourenço, lui a d’abord officié dans l’armée avant de rejoindre la politique pour se retrouver finalement aujourd’hui dans l’anti- chambre du palais présidentiel, c’est-à-dire vice-président de l’Assemblée nationale et candidat du MPLA à la succession de son ami de président.
L’un et l’autre ont fait des études dans l’ex-Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) avant de finalement entretenir par la suite d’excellentes relations avec le monde occidental, surtout après la chute du mur de Berlin au début des années. Ces dernières années, c’est la Chine qui a également le vent en poupe en Angola.
Philippe Martin
Burkina Demain