La chaussée littéralement envahie par les bœufs, rendant impossible toute circulation

Alors qu’elle avait été maîtrisée sous la Révolution dans le cadre des trois luttes, la divagation des animaux a encore pignon sur rue au Burkina Faso. Même à Ouagadougou, la capitale, elle est devenue l’une des formes expressives de l’incivisme qui gangrène depuis plusieurs années déjà le pays.

La chaussée littéralement envahie par les bœufs, rendant impossible toute circulation

Jeudi 24 août 2017. Alors que nous sommes bien engagé dans une artère la plus fréquentée de Ouaga 2000, nous sommes obligé de freiner brusquement. Car, en face, un troupeau de bœufs occupent littéralement la chaussée.

Derrière nous, les automobilistes et autres motocyclistes sont également obligés de marquer l’arrêt comme si l’on était au feu rouge.

Mais, aussi curieux que cela puisse paraître, personne ne se plaignait de la situation. Chacun attendait tranquillement sur sa monture. Cette attitude montre bien, si besoin en est, toute la banalisation de ce phénomène de divagation qui avait été farouchement combattue sous la Révolution dans le cadre des trois luttes : lutte contre la coupe abusive du bois, lutte contre la divagation des animaux et la lutte contre les feux.

   Entrave à la reforestation, accidents, conflits meurtriers…

L’échangeur de Ouaga 2000 est devenu un pâturage

Plus que du temps de la Révolution, la lutte contre la divagation des animaux devait être aujourd’hui une question fondamentale face à l’avancée inquiétante du désert dans le pays. On le sait, la divagation des animaux est l’une des entraves à la reforestation du pays. Sans dispositifs de protection adéquats, la plupart des plants mis en terre durant les campagnes de reboisement sont dévorés par ces bêtes errantes, surtout en saison sèche où le pâturage se fait rare.

Par ailleurs, en ville, la divagation des animaux sur les axes routiers peuvent engendrer des accidents. A Ouagadougou, par exemple, même des axes importants comme les échangeurs sont par moment envahis par des animaux, comme nous avons pu le constater ce vendredi 25 août à l’échangeur de Ouaga 2000.

Relancer la lutte contre la divagation des animaux

En campagne, en cette période pluvieuse, les animaux en divagation peuvent dévaster des champs et causer des conflits souvent meurtriers entre agriculteurs et éleveurs.

Pour toutes ces raisons, l’on devrait relancer cette lutte contre la divagation des animaux, aussi bien en ville qu’en campagne.

Les responsables des communes devraient prendre des mesures dans ce sens. Les animaux en divagation devraient être retenus quelque part, le temps pour les propriétaires de venir payer des amendes. Passé un certain délai, ces bêtes devraient être vendues et l’argent injecté dans le budget communal.

Mathias Lompo

Burkina Demain

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