L’on en sait un peu plus sur l’identité du citoyen, qui a abattu le 28 août dernier à Ouagadougou, à l’aide de son arme, le sergent Mahamadi Ilboudo. Il s’agit, selon nos sources, d’un certain Mohamadi Compaoré. Un jeune homme de 25 ans qui aura ainsi choisi de la plus regrettable des manières, d’essayer son arme, une semaine seulement après avoir obtenu son permis de port d’arme. Le code pénal burkinabè punit sévèrement les auteurs d’homicide volontaire. Pour ce cas d’espèce, les sanctions prévues, vont jusqu’à la prison à vie.
Avant de parler des sanctions encourues par le meurtrier du sergent Mahamadi Ilboudo, en l’occurrence le jeune Mohamadi Compaoré (25 ans) ; abordons un peu la question de la détention et du port d’arme par un individu en cas d’infraction. Selon nos sources, Mohamadi Compaoré a obtenu son permis de port d’arme une semaine seulement avant son meurtre. Si cela est effectivement attesté, M. Compaoré pourrait éviter la peine d’emprisonnement ferme de 1 à 5 ans et d’une amende de 300.000 f cfa à 1.500.000f cfa, que préconise le code pénal burkinabè en cas de non permis de port d’arme.
Mais pour ce cas d’espèce, Mohamadi Compaoré sera poursuivi pour homicide volontaire à savoir le meurtre. Ici, il s’agit d’un homicide volontaire précisément du meurtre simple. Ce qui donne lieu à un emprisonnement à vie selon le code pénale burkinabè. Le meurtrier encourt également des peines complémentaires qui consisteraient à la confiscation de l’arme ayant servi au meurtre.
La notion d’assassinat n’est pas encore envisageable
La notion d’assassinat n’est pas, à priori, à envisager dans ce cas dans la mesure où l’acte n’a pas été apparemment préparé ou prémédité afin de déboucher au meurtre. L’on en saura davantage à l’issue de l’enquête menée par la gendarmerie.
La circulation illégale des armes à feu, le grand banditisme, les attentats terroristes, la jalousie entre humain sont aujourd’hui à l’origine de nombreux décès. Se faisant, chaque homme est tenté de prendre ses précautions. Et c’est ce sentiment de survie qui explique aussi le désir de chacun de se doter d’une arme pour sa protection.
Or, si les armes à feu son devenues un moyen d’assurer sa protection, elles font naître en même temps chez les individus qui les possèdent un sentiment de supériorité, et d’insécurité aux yeux des autres.
En tout état de cause, la législation en matière de détention et de port d’arme doit être durcie. L’enquête de moralité sur les demandeurs de permis de port d’arme doit être très rigoureuse. L’autorité doit réagir et vite afin de freiner la multiplication des points de vente d’armes et de munitions qui prennent de l’ampleur dans la capitale.
Joachim Batao
Burkina Demain