Ceci est le produit d’une inspiration du poète burkinabè Emile Lalsaga qui a suivi de bout en bout le match retour Etalons du Burkina – Lions de la Teranga joué dans la soirée de ce mardi 5 septembre au stade du 4 août de Ouagadougou. Résultat : match nul 2-2. Lisez plutôt !
«Aux frères Traoré
Il m’est souvent difficile de conjuguer ma plume avec les mouvements du ballon rond sur le terrain! Ce soir, j’ai vécu un AVC raté grâce au bloc étalon et à la justesse de vos tirs.
Quand Dayo prenait le rouge à la 40e minute, le rouge de ma calebasse s’est renversé alors que je vous suivais depuis Bolmakoté sous le vestibule de Môgô ma môgô wellé. Sans le savoir je tire un soupir et réclame instantanément une autre dose de ‘toossé-corsé’ qui me permettra de bien rincer ma vue blême pour mieux suivre les manigances de l’arbitre qui semblait avoir pris cause pour ces lions sans crinières. Réduits numériquement la reprise s’annonçait déjà étincelante. Aubaine pour le Sénégal… Et pan! Sadio Mané en bon saprophyte ne laisse pas passer cette opportunité. Les lions ont de nouveau rugi. Les étalons sont menés au score par 2 buts à 1. Bertrand qui avait marqué le premier but burkinabè galope. Avec ses coéquipiers la rage de vaincre se lit sur leur visage et via leur ardeur au jeu et leur présence dans le camp nangadef où le gardien semi-tramazolien s’agitait davantage on dirait un habitué du kiosque ‘chez Arun’. Puis, au fil des minutes qui s’égrenaient dangereusement, tout un peuple retint son souffle. Bertrand boli, a boli, a boli, a tara wellé Alain en disant: Koro fais quelque chose pour nous. Alain répliqua : baassi tè! Tu as raison. Dogo I’m proud of you for your goal. Ne Allah son’na a bi na yein. Et paf dans les jeux de jambes, Alain descendit la culotte. Ça flotte en free style. Les galops deviennent intenses. Quand un cheval est à sa vitesse de croisière, il avance les yeux fermés. Les lions tentent de rugir… Le concert des galops étouffe leur rugissement. La surface de réparation sénégalaise est prise d’assaut. Il faut y pénétrer à tout prix et jouir en poussant le ballon au fond des filets. Banou LACHANCE DIawara est là, c’est toujours un bon coup avec ce garçon. Il implore les derniers douawous! La culotte d’Alain flotte à merveille. On sent qu’il va pénétrer dans la surface de réparation adverse sans protection. 1,2,3 passements de jambes, crochets, dribbles et paf coup franc. Il saisit le cuir comme Daouda le djandjou qui saisit un …servatif. Il le tutoya en sourdine: you are a goal. Les autres étalons font monter leur hennissement dans le silence de leur cœur. Nous sommes à la 88e minute. Alain recule tape sur le cuir qui s’élève. Tel un chanceux spermatozoïde qui se détache du peloton pour féconder l’ovule, le cuir rond s’envole et va se loger au fond des filets. Le peuple exulte… Le stade retentit: ‘beaucoup flanchèrent et certains résistèrent mais les échecs, le succès, la sueur et le sang ont fortifié (nos étalons) courageux et fertilisé leur lutte héroïque.’ En ce moment notre coach portugais kouman dioula: Alain kele kele lo waaa? Tcho a le lo… But doona!
Et subitement la fièvre burkinabè redescendit comme une verge épuisée… C’est la fin du match sur un score nul de 2 buts partout. C’est en ce moment que le poète s’est levé et a pu évacuer son pipi de peur derrière la broussaille du K.barré Un coup KO. Au pays du kepdjen on a senti les odeurs enivrantes de ce pipi ‘soulageur’.
Étalons aw ni bara
Les frères Traoré aw nitchié,!
Now, je peux entamer donc ma conférence nocturne avec les muses.
Emile Lalsaga,
supporter poétique des Etalons.