La polémique enfle depuis un certain temps sur la nécessité ou non d’aller au referendum pour valider la future Constitution dans le cadre du passage à la cinquième République ? La question a même polarisé les échanges d’un panel organisé récemment à Ouagadougou, chaque intervenant y allant de sa position et de ses arguments.
Comme en 2014, le Burkina Faso va-t-il faire l’économie d’une consultation référendaire et privilégier la voie parlementaire qui n’a finalement pas pu avoir lieu avec l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre ? Rien n’est moins sûr avec le débat qui fait rage en ce moment dans le cadre de l’adoption de la nouvelle Constitution du pays devant consacrer le passage à la cinquième République.
Si le pays ou ses autorités décider d’y renoncer, ce ne sera certainement pas pour les mêmes raisons qu’en 2014.
En 2014, les opposants à un référendum étaient très nombreux et les anciens tenants du pouvoir n’avaient pas voulu prendre de risques et avaient finalement opté pour la voie parlementaire. Une initiative malheureusement pour eux n’est pas allée à son terme avec l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre de la même année.
Permettre au peuple de trancher dans un sens ou l’autre
Aujourd’hui avec l’absence d’un front constitué contre le passage à la cinquième République, les partisans à un abandon du referendum évoquent plutôt des raisons économiques. Compte tenu du contexte économique, l’argent de l’organisation pourrait servir par exemple servir à construire ou équiper des salles de classe ou des dispensaires. Les partisans d’une telle approche préconisent la voie parlementaire pour adopter le texte de la nouvelle Constitution. En face, il y a également ceux qui veulent que l’on aille jusqu’au bout du processus sans raccourci avec un referendum en bonne et due forme. Pour eux, la démocratie a son coût qu’il faut absolument supporter malgré la conjoncture économique. Le dernier mot reviendra aux autorités.
Mais, en attendant et quel qu’il en soit, le cachet populaire nous semble indiqué pour plus de crédibilité et de légitimité du processus. Il faut absolument le referendum pour permettre au peuple de trancher dans un sens ou l’autre.
Christian Tas
Burkina Demain