Au Mali, le président Ibrahim Boubacar Kéita a présidé vendredi dernier le lancement de la reconstruction du marché rose de Bamako, victime il y a trois ans d’un incendie. Pour le financement de cette reconstruction, pas moins de 3 milliards ont été mobilisés par les pouvoirs publics et les privés. Une coquette somme qui aurait pu servir à d’autres investissements s’il n’y avait pas eu le malheureux incendie de 2014. Mais, le plus regrettable, c’est que nul ne peut assurer qu’après la reconstruction, l’édifice sera à l’abri d’un autre incendie, tellement les incendies de marchés sont fréquents dans nos pays.
Dans nos villes, ils sont nombreux ceux dans les familles arrivent à joindre les deux bouts grâce aux activités de commerce dans les marchés. «Sans yaar, il n’y a pas de nansongo». Et quand ces ouvrages dont l’utilité n’est plus à démontrer sur le plan social et économique sont l’objet d’incendie, c’est la désolation à tous les niveaux. Les familles se retrouvent sans sources de revenus, les capitaux ou marchandises étant partis en fumée.
Et quand cela arrive, les pouvoirs publics sont obligés d’intervenir pour favoriser la reconstruction et permettre un tant soit peu à la vie économique et sociale de reprendre. Et c’est ce que vient de faire le pouvoir malien avec le lancement de la reconstruction du marché rose de Bamako avec la présence effective du président Ibrahim Boubacar Kéita.
Des solutions durables
C’est assurément une action louable pour le pouvoir de Bamako. Et si tout se passe bien, c’est un ouvrage flambant neuf qui sera inauguré dans trois ans. Ce sera même, dit-on, l’une des grandes infrastructures marchandes de la région.
Mais, la solution durable, avec la fréquence des incendies de marchés dans la région, c’est d’envisager l’assurance de l’ouvrage auprès des compagnies habilités. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’on risque, si rien n’est fait dans ce sens, de se retrouver dans les mêmes problèmes. A défaut, il faudra mettre l’accent sur la sensibilisation pour éviter les installations ou branchements électriques anarchiques dans les marchés et procéder régulièrement au contrôle des dispositifs. Cela est aussi valable pour les autres marchés incendiés et déjà reconstruits.
Car, il faut absolument sortir de ces cycles d’incendies qui n’arrangent personne et constituent des freins au développement durable. Rien que pour ces dernières années, le nombre de marchés victimes d’incendies en Afrique de l’Ouest et du Centre est en effet impressionnant, le dernier en date étant celui du grand-marché d’Abobo, quartier populaire à Abidjan. Avant, il y a eu entre autres Lomé, Kinshasa, Cotonou, Ouagadougou.
Mathias Lompo
Burkina Demain