Les responsables de l’unité de coordination du projet jatropha ont organisé vendredi dernier à Ouagadougou, une rencontre d’information et de formation des hommes et femmes de médias sur la promotion du jatropha curcas comme source de bio-carburants durable au Burkina Faso. Il s’est agi de réunir ces acteurs clé de la communication pour partager avec eux les objectifs du projet et puis surtout définir les différentes stratégies de sa relance.
Jean de Dieu Yaméogo, coordonnateur du projet jatropha curcas a expliqué que cette rencontre avec la presse a pour but d’aider le projet à « être plus visible et à obtenir l’adhésion des populations ». Pour cela, il est nécessaire de réunir « les médias ce matin pour partager avec eux les objectifs du projet jatropha et puis surtout voir comment relancer le projet qui est en berne depuis quelques années ».
Cette initiative revêt une importance capitale selon le coordonnateur en ce sens qu’elle va permettre aux communicateurs d’acquérir les « éléments essentiels », afin de« porter l’information sur les usages du jatropha et ses vertus aux producteurs. Ainsi, une fois que« les opportunités du jatropha seront connues » de ces derniers (producteurs), «pourront adhérer » plus aisément au projet. « C’est pour ça que nous avons voulu qu’avec les médias, qui sont un canal sûr entre nous et les producteurs, puissions partager les éléments sur les vertus du jatropha, puis toutes les informations y relatives et le projet effectivement pour que nous puissions ensemble voir comment nous pouvons collaborer et travailler ensemble », foi de Yaméogo.
L’unité de coordination du projet attend des journalistes qu’ils puissent transmettre l’information, qu’ils puissent la relayer sur les bienfaits du jatropha et que les populations puissent adhérer.« Ce sont des activités d’information et de sensibilisation qu’elle attend d’eux surtout », a laissé entendre le coordonnateur.
Les différentes activités menées pour relancer le projet
L’une des premières activités phare que le projet a menée a été de fournir des plants aux producteurs. C’est-à-dire pour regarnir leurs champs, pour ceux qui ont des plants qui ne donnent plus ou qui n’ont pas été entretenus et d’autres pour qu’ils puissent commencer la production.
Aussi, avec le partenaire stratégique qu’est le Belwet, 250000 plants ont été mis à la disposition des agriculteurs cette année pour qu’ils puissent commencer la production, a précisé le patron du projet, tout enreconnaissant néanmoins que la demande était un peu plus forte. Mais toutefois, a-t-il affirmé, que le projet envisage l’année prochaine mener une opération beaucoup plus consistante et voire même fournir aux agriculteurs des équipements de pressage et autres.
Promouvoir le jatropha curcas comme source de bio-carburants durable au Burkina Faso
La récente crise énergétique qu’a connue le monde entier, a conduit des pays comme le nôtre à explorer des alternatives à sa dépendance aux énergies fossiles. Et c’est ainsi qu’est né le projet de « promotion du Jatropha Curcas comme source d’agro-carburants durable au Burkina Faso ». Il s’inscrit dans le cadre défini par les politiques nationales en matière d’énergie et de développement des filières agricoles avec pour but principal, la réduction des émissions de gaz à effet de serre(GES). L’Etat burkinabè, soutenu par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), a mis en place ce projet dans l’optique de réduire la fracture énergétique surtout en milieu rural. Ainsi, dans sa mise en œuvre, il permettra l’atteinte de divers objectifs à savoir la satisfaction des besoins énergétiques du pays, la création d’opportunités de développement local, l’amélioration des conditions de vie et la lutte contre la pauvreté en milieu rural, la protection de l’environnement et de la biodiversité, ainsi que la promotion du développement durable.
Pour l’atteinte de ces objectifs, l’unité de coordination a adopté deux stratégies : une pour le développement de la filière jatropha et l’autre sur la communication. Le présent atelier participe de la deuxième, a révélé Jean de Dieu Yaméogo.
Les différents usages du jatropha curcas
Le Pr Makido Ouédraogo, enseignant-chercheur dans le domaine du jatropha a expliqué que ce végétal est une « matière première incontournable dans l’industrie pharmaceutique traditionnelle. Car la liste de maladies qu’il soigneest très longue (de l’égratignure simple aux maladies mystiques !) ». Aussi, a-t-il ajouté, aucun organe d’aucune partie n’est épargnée : feuilles ; branches / rameaux ; racines ; fleurs ; fruits entiers ; péricarpes ; coques ; amendes …
De plus, les huiles obtenues des graines peuvent être utilisées pour la fabrication des bio-carburants tels que les biodiesels destinés au transport et la production de l’électricité ; la fabrication des savons, etc. Le bois du Jatropha est utilisé par les vieilles femmes pour le feu.
Par ailleurs, les péricarpes et coques peuvent être utilisés pour produire de la chaleur (Feu) ainsi que de fumure organique dans les champs.
D’autre part, le Pr a souligné que la plupart des plantes alimentaires, basses et/ou hautes, peuvent être cultivées en association avec le jatropha curcas pour peu que les producteurs respectent et suivent les consignes données par les techniciens en la matière. Cette association augmente très nettement le rendement.
Enfin, M Ouédraogo a mentionné que les plants du jatropha peuvent aussi être utilisés comme haies de protection, d’isolation et même de délimitation foncière ou de couloir à bétail.
La cérémonie d’ouverture de l’atelier a connu la présence effective de LarléNaaba Tigré, promoteur du projet Belwet et partenaire stratégique du projet jatropha curcas. Il a remercié l’unité de coordination du projet pour l’initiative combien salutaire et a invité les médias s’impliquer d’avantage dans la visibilité du projet de par les producteurs afin de susciter leur adhésion. Ce qui contribuera certainement au bien-être de tous au Burkina Faso
Mathias Lompo / Abdoul Salam Ouédraogo
Burkina Demain