L’on a beaucoup parlé ces temps de la crise de l’affaire du député Kiemdé du Bazèga. Cette fois, c’est la création d’un groupe parlementaire par 13 élus de l’Union pour le progrès et le changement (UPC) qui vient mettre davantage en mauvaise posture le parti de Zéphirin Diabré, chef de file de l’opposition politique, qui s’apprête à animer ce lundi matin une conférence de presse pour donner sa lecture de la situation.
« Nous vivons un déni de démocratie interne matérialisé par l’instauration de la pensée unique et du culte de la personnalité annihilant ainsi le droit à toute opinion contradictoire. C’est pour restaurer et instaurer définitivement cette manière de faire au sein de notre nouveau Groupe parlementaire que nous avons pris la décision de nous tourner résolument vers ces valeurs de démocratie et de tolérance ».
Voici en substance les raisons avancées par 13 membres du groupe parlementaire UPC qui ont décidé de créer un nouveau groupe parlementaire dit de Renouveau démocratique. L’annonce a été faite au cours de leur conférence de presse tenue le dimanche 8 octobre 2017 à Ouagadougou.
Au nombre de 13 députés, ce groupe est composé entre autre de deux vice-présidents du parti, un vice-président de l’Assemblée, quatre députés-maires et l’ex président du groupe parlementaire. Ils sont désormais membres du nouveau groupe parlementaire Renouveau démocratique.
Ce lundi 9 octobre, le bureau politique de l’UPC tiendra une conférence de presse à son siège pour donner sa position de la situation.
Zeph va-t-il sacrifier son statut de chef de file de l’opposition ?
On est tenté de se demander, si le bureau politique va procéder à l’exclusion de ses 13 membres ? Le faire reviendrait à dire que l’UPC devra perdre le statut de chef de file de l’opposition au profit du CDP. C’est du reste ce que prévoit la loi, d’autant plus que les « frondeurs » n’ont pas démissionné. Pour qu’ils perdent leur mandat, ils doivent avoir démissionné librement. Tandis que, s’ils sont exclus ils conservent leur mandat si on interprète la loi.
Décret N°2009-438/PRES du 30 juin 2009 : article 85 de la constitution en sa révision. « Tout mandat impératif est nul. Toutefois, tout député qui démissionne librement de son parti ou de sa formation politique en cours de législature est remplacé à l’Assemblée nationale par un suppléant. Une loi précise les modalités de mise en œuvre de cette disposition. Tous les membres du parlement ont voie délibérative. Le droit de vote des parlementaires est personnel. Cependant, la délégation de vote est permise lorsque l’absence d’un membre du parlement est justifiée. Nul ne peut valablement recevoir pour un scrutin donné plus d’une délégation de vote ».
Joachim Batao
Burkina Demain