L’Association de Défense et de la Sauvegarde des Biens Publics (ADSBP) avait prévu de tenir sa conférence dans un cadre bien formel mais elle s’est vue refuser l’accès à toutes les salles. Finalement, c’est à l’air libre, à la place wara-wara, que ces derniers se sont trouvés pour exprimer leur mécontentement. C’était ce jeudi 12 octobre 2017 à Bobo-Dioulasso.
Au départ, l’Association de Défense et de la Sauvegarde des Biens Publics (ADSBP) avait prévu une tenir une conférence de presse afin de se prononcer sur l’agression de Nana Tibo, qui est venu à Bobo-Dioulasso pour prôner le retour au bercail de Blaise Compaoré. Malheureusement pour Nana Tibo, il a été chassé par certaines organisations de la société civile de la place. Pour revenir à l’ADSBP, la maison des jeunes avait été choisie pour tenir son activité.
Malheureusement pour des raisons non connues, l’accès de cet espace public leur a été refusé. De la maison des jeunes les membres de l’Association de Défense et de la Sauvegarde des Biens Publics ont convergé vers le jardin de la renaissance de Bobo-Dioulasso. Là aussi les portes leur ont été fermées sans explication. Que faire alors ? C’est finalement sous les arbres, à l’air libre de la place wara-wara, que les «indésirables » ont trouvé refuge.
L’Etat de droit n’existe pas au Burkina
Face à cette situation, les membres de cette association ont préféré à la place de leur déclaration liminaire, exprimé leur colère.
«C’est dommage car l’Etat de droit n’existe plus au Burkina Faso. On n’arrive pas à comprendre, il était prévu que l’on donne notre conférence de presse à la maison des jeunes qui est une maison publique qui appartient à toute la jeunesse bobolaise, mais on nous a empêchés de donner notre conférence de presse » s’est ’indigné le porte parole de l’Association de défense et de la sauvegarde des biens publics (ADSBP) James Dembélé.
Selon lui, le même son de cloche a été entonné au jardin de la renaissance tout simplement parce qu’il est soutenu par les pro Compaoré.
« Malheureusement le propriétaire du coin a reçu une convocation à cause de nous, tout simplement parce que je suis soutenu par les héritiers de Blaise Compaoré. Moi je suis un Burkinabè ; je suis pour le Burkinabè de l’Est, du Nord, du Sud et de l’Ouest et c’est ensemble que nous pouvons construire ce pays-là », soutient encore le porte-parole Dembélé.
«Des actes d’exclusion inadmissibles »
A entendre James,, ces actes constituent des actes d’exclusion et cela est inadmissible dans un état de droit. « L’exclusion ne peut pas être un acte éternel, l’exclusion on en a trop. Après la transition ils ont inventé leur exclusion ( …) en Côte d’Ivoire l’exclusion d’un seul homme a entraîné une guerre civile pendant dix ans et c’est ce dernier qui est en train de rendre la Côte d’ivoire un pays incroyable aujourd’hui donc c’est pour dire que sans cette loi d’exclusion, le Burkina n’en serait pas là à tâtonner. Nous, nous avons pardonné tout cela, ce que nous, nous voulons, c’est la réconciliation nationale, c’est la justice….. On est énervé. Maintenant qu’on nous dise si on est Burkinabè ou pas, s’il appartient aux autres de s’exprimer et nous non. Et dans ce cas, il va falloir deux Burkina Faso : BF des exclus et BF des héros ».
Le cas Bassolé évoqué
Evoquant le cas de la libération du Général Djibril Bassolé, il laisse entendre que celui-ci a été libéré sous ordonnance et cela ne constitue en aucun cas à une entrave à la justice burkinabè.
« Nous voulons dire que notre rêve, ce n’est pas de voir un Burkina divisé, nous voulons un Burkina où nous allons voir quatre anciens présidents en train de suivre un match des Etalons ensemble», a-t-il en conclu.
Agatha Boni/Bobo
Burkina Demain