Une délégation de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) a rencontré jeudi 12 octobre 2017, à Bruxelles, des chefs d’entreprises belges et la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture Belgique-Luxembourg-Afrique-Caraïbes-Pacifique (CBL-ACP) pour les inciter à participer au Forum Africallia, une manifestation unique en Afrique de l’ouest de rencontres entre hommes d’affaires prévu du 21 au 23 février 2018 à Ouagadougou.

Nonobstant sa notoriété évidente auprès des investisseurs, Africallia veut attirer toujours plus de chefs d’entreprises. Ce jeudi 12 octobre 2017, fut une véritable opération de charme qui a été menée par une délégation exceptionnelle de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso (CCI-BF) conduite par son vice-président en charge du secteur de l’Industrie Oumarou Yugo, la secrétaire générale des élus consulaires, Mme Valérie Kaboré et le directeur des services aux entreprises et de la coopération de la Chambre de commerce, M. Félix Sanon.

Au siège de la Chambre de commerce belge situé rue Montoyerstraat à Bruxelles, le trio a vendu le concept d’Africallia né il y a une dizaine d’années et qui rassemble depuis cette date les chefs d’entreprises d’Afrique, d’Europe, d’Amérique, d’Asie et d’Océanie uniquement pour des opérations d’affaires.

«Africallia est un forum créé depuis 2010 pour permettre aux hommes d’affaires d’Afrique de l’ouest de se rencontrer entre eux mais aussi de rencontrer d’autres  hommes d’affaires du reste du monde», a expliqué M. Félix Sanon, également chef du Projet Africalia à la Chambre du commerce et d’industrie du Burkina Faso.

«C’est un forum qui permet aux entreprises de cette région de faire le tour du monde en 48h en restant à Ouagadougou et aux autres entreprises qui viennent d’ailleurs de faire le tour de l’Afrique de l’ouest en 48h. Tout simplement, on peut trouver sur place les entreprises de tous les pays d’Afrique de l’ouest. Les chefs d’entreprises qui souhaitent faire des prospections en Afrique de l’ouest peuvent aller au Forum Africallia. Cela leur évitera d’aller de pays en pays, ce qui coûte déjà très cher. C’est un forum pratique», a détaillé M. Sanon devant quelques chefs d’entreprises belges et des responsables de la CBL-ACP, visiblement conquis.

«C’est un forum destiné à ceux qui veulent faire la prospection en Afrique de l’ouest, c’est une porte ouverte sur tous les pays d’Afrique de l’ouest qui fait plus de 330 millions de consommateurs. Ce forum qui a plus de sept années d’expérience vise le partenariat d’affaires», a insisté M. Sanon vantant les performances économiques de cette région. Deuxième économie la plus dynamique du continent après l’Afrique de l’est, cette région compte le premier producteur mondial de cacao, la Côte d’Ivoire, le premier producteur africain de coton, le Burkina Faso et le premier producteur d’uranium, le Niger.

Africallia qui permet en deux jours de nouer des milliers de relations d’affaires à Ouagadougou contribue fortement à l’intégration des économies de l’Afrique de l’ouest, s’est-il félicité.

«Beaucoup d’entreprises font connaissance à ce forum. Des entreprises européennes peuvent nouer des relations d’affaires à cette occasion entre elles. Il arrive que des entreprises burkinabè qui sont toutes basées à Ouagadougou nouent des partenariats d’affaires à Africallia. Elles sont à Ouagadougou mais elles ne se connaissent pas ; donc, des entreprises d’une même région, d’un même pays, d’une même ville peuvent se retrouver à faire connaissance et à nouer des relations d’affaires à Ouagadougou alors qu’elles exercent sur le même continent, le même pays ou la même ville», a expliqué le chef de projet Africallia à la Chambre de commerce.

Africallia, est en effet, un forum qui s’adresse essentiellement aux PME/PMI qui se retrouvent à Ouagadougou pour nouer des relations d’affaires dans divers domaines. Ces PME/PMI peuvent à la fois évoluer dans les secteurs de la santé, des mines, du tourisme, du transport, de l’éducation, de la sécurité, de télécommunication, de l’artisanat, etc. Des structures d’expertises qui accompagnent les investisseurs comme les cabinets d’avocats, les banques ou les assurances peuvent également participer à Africallia.

De quelques 330 entreprises à ses débuts en 2010, Africallia a déjà réuni jusqu’à 600 chefs d’entreprises. Le nombre de pays participants ne cessent aussi d’augmenter. A sa dernière édition en 2016, quelques 23 pays étaient présents avec de nouveaux venus comme la Fédération de Russie, l’Italie, les Pays-Bas ou la Biélorussie.

La délégation burkinabè a surtout tenu à expliquer à leurs interlocuteurs belges, les modalités pratiques d’organisation et de tenue d’Africallia. Selon les organisateurs, la CCI-BF signe des protocoles d’accord dans chaque pays avec les chefs de délégation qui sont souvent les chambres de commerce de ces pays. Ces chefs de délégation sont chargés de faire la promotion du Forum auprès des chefs d’entreprise, de s’occuper de leurs inscriptions et de les conduire enfin à Ouagadougou pour participer à l’événement. Chaque entreprise qui souhaite participer doit remplir un dossier en ligne dans lequel elle précise son domaine d’activités et le type de partenariat qu’elle rechercher au Forum Africallia de Ouagadougou.

«Un mois avant la date du Forum, un catalogue de tous les participants est mis en ligne. Toutes les entreprises inscrites y figurent et chacune d’elle avec un code à lui attribuer va identifier les entreprises qu’elle souhaite rencontrer pendant la manifestation. L’entreprise inscrite émet elle-même ses souhaits de rendez-vous et l’organisation élabore le planning des rendez-vous», a expliqué M. Sanon.

Ainsi Africallia est un rendez-vous où chaque entreprise a des rendez-vous B2B.

Les entreprises doivent préciser leur langue de communication et en cas de nécessité, les organisateurs mettent à leur disposition un traducteur pour faciliter les échanges même si en matière d’affaires, il n’y a jamais de barrière linguistique.

Chaque entreprise peut avoir jusqu’à quinze rendez-vous B2B à raison de 30 mn chacun. Mais les entreprises pourront toujours poursuivre les échanges, le catalogue des entreprises participantes restant en ligne un an après la clôture du forum.

Le coût de participation par entreprise fixé à 800 euros (près de 525.000 francs CFA) hors hébergement et transport donne droit à l’inscription en ligne, à l’accueil à l’aéroport international de Ouagadougou et à la mise à disposition de navettes depuis l’aéroport, à un kit de participation comprenant la liste de tous les entreprises inscrites, au planning de rendez-vous B2B ou à des rencontres avec des responsables de l’Administration publique burkinabè (ministres, directeurs généraux ou hauts fonctionnaires), à la mise à disposition d’interprètes si nécessaire, à l’accès aux différents sites du forum, ainsi qu’aux différentes manifestations récréatives ou de rencontres conviviales.

Selon le vice-président de la Chambre de commerce et d’industrie du Burkina Faso en charge de l’industrie, Oumarou Yugo, Africallia (contraction d’Afrique-alliance) cette année, «l’opportunité sera donnée aux huit pays d’Afrique de l’ouest ayant en partage le franc CFA de faire une communication sur leurs projets structurants. Ces pays viendront exposer et vendre aux chefs d’entreprises participants leurs opportunités d’affaires. Le Burkina Faso exposera les opportunités d’affaires contenues dans son Programme national de développement économique et social (PNDES) notamment les projets PPP (Partenariat public privé)», a souligné M. Yugo.

Créé à l’image de Futurallia, un concept né à Poitiers en France axé autour du Futuroscope où chaque année la Chambre de commerce de la Vienne recevait des chefs d’entreprises de différents horizons dont le Burkina Faso, Africallia réunit aujourd’hui entre 400 et 600 chefs d’entreprises de divers horizons, a indiqué M. Yugo.

Fortement soutenu par le gouvernement du Burkina Faso, le chef de l’Etat Roch Marc Christian Kaboré présidera la cérémonie d’ouverture d’Africallia 2018. L’évènement sera parrainé par le président de la Commission économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Marcel de Souza et celui de la Banque ouest africaine de développement (BOAD), Christian Adovelanze.

Afin de mieux ancrer le caractère sous régional d’Africallia,  le Burkina Faso compte en faire une manifestation tournante dans les pays de la CEDEAO. Ainsi, la Côte d’Ivoire est-elle pressentie pour accueillir l’édition suivante.

«Nous sommes venus vendre le concept d’Africallia à la Chambre de commerce belge, le partager avec elle et voir dans quelle mesure la chambre de commerce peut sensibiliser ses membres afin qu’à Ouagadougou il y ait le maximum d’entreprises belges qui pourront alors rencontrer leurs homologues américaines, chinoises, russes, africaines, etc. Nous sommes satisfaits de votre accueil et vous attendrons avec enthousiasme à Ouagadougou», a dit le vice-président de la Chambre du commerce du Burkina Faso à l’issue de cette rencontre qui semble avoir été couronnée de succès. Certaines entreprises belges comme BWMA, spécialisée dans l’ingénierie financière ont déjà annoncé leur participation.

La mission doit également s’est ensuite rendue à Paris pour y rencontrer l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), partenaire de la manifestation avant de se poursuivre à Genève pour mobiliser les PME/PMI helvètes.

Romaric Ollo HIEN

Ambassade du Burkina Faso à Bruxelles

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