Après Sankara le 15 octobre dernier, les panafricanistes s’apprêtent à rendre hommage à un autre leader politique disparu, en l’occurrence le guide libyen Mouammar Kadhafi, abattu à bout portant le 20 octobre 2011 dans les environs de Syrte, sa ville natale.
Pour les Kadhafistes, la commémoration ce vendredi 20 octobre du 6e anniversaire de la disparition de leur champion Mouammar Kadhafi s’annonce sous de bons auspices avec la plainte formulée devant la Cour pénale internationale contre l’ex-président français Nicolas Sarkozy, qui aurait joué un rôle dans la mort de Kadhafi.
Cette plainte contre le président Sarkozy est l’œuvre du Front international des sociétés civilespanafricaines (FISPA) parrainé par le reggae man ivoirien Tiken Jah Facoly. Ces organisations tentent ainsi de réhabiliter le Guide libyen, qui, faut-il le rappeler, a été pour beaucoup dans la réalisation de plusieurs projets panafricains, à commencer par l’Union africaine. Pour leurs responsables, tuer un tel homme qui portait les espoirs de tout un continent, notamment de sa jeunesse, ne peut pas rester longtemps impuni. D’où cette plainte devant la CPI, accusée ces dernières années par les chefs d’Etat africains d’être partiale et de ne juger que des dirigeants africains, à l’image des ex-présidents Laurent Gbagbo de Côte d’Ivoire et Charles Taylor du Libéria. Sur la sellette depuis quelque temps avec les accusations de corruption qui pèsent sur son ex-procureur Ocampo, la Cour pénale elle-même a plus que jamais besoin de prouver sa neutralité vis-à-vis des Africains. Et une bonne conduite du dossier Kadhafi pourrait être un excellent moyen pour elle.
En 2011, en plein printemps arabe, Kadhafi est confronté à une rébellion sans précédent soutenu par les leaders occidentaux de l’époque dont Nicolas Sarkozy. Face à la puissance de feu, notamment aérien, les forces loyalistes battent rapidement en retraite et le guide libyen a été obligé à un moment donné de se retrancher dans sa ville natale de Syrte.
C’est dans ces circonstances que le cortège du colonel Kadhafi est pris en chasse un certain 20 octobre 2011 dans les environs de Syrte par un avion de la coalition occidentale. Le cortège est rapidement mis en déroute et le guide libyen qui s’était mis à l’abri dans un coin, est par la suite découvert et finalement abattu à bout portant. Jusque-là les circonstances de sa mort ne sont pas encore élucidées. D’où tout l’intérêt de la présente initiative du Front international des sociétés civiles panafricaines de porter plainte à la CPI.
Joachim Batao
Burkina Demain