Ces temps-ci, l’on a cette impression que le pouvoir burkinabè bouge. En l’espace de quelques jours, le président du Faso Roch Marc Christian Kaboré a procédé personnellement au lancement de deux grands projets (route Manga-Zabré et Remise de matériels agricoles aux producteurs à Bobo). Son Premier ministre Paul Kaba Thiéba lui était en Côte d’ivoire pour promouvoir le PNDES. Ce lundi, c’est le ministre d’Etat chargé de la sécurité Simon Compaoré et son collègue Jean Martin Coulibaly qui sont en tournée dans le Sahel pour rassurer sur la sécurité. Un dynamisme qui semble tranché avec les raisons invoquées par l’ancien ministre de la culture Tahirou Barry pour justifier sa démission fracassante du gouvernement, à savoir «l’inaction gouvernementale», sur laquelle il s’est longuement exprimé ce dimanche 12 novembre à l’émission «Surface de vérité de BF1».
L’on en sait un peu plus sur les motivations de Tahirou Barry après son passage à l’émission Surface de Vérité de BF1. S’il a démissionné du gouvernement, c’est, explique-t-il, pour attirer l’attention que quelque chose ne va pas afin que l’on puisse apporter les correctifs nécessaires. Il a parlé de l’inaction du gouvernement. Or, «l’inaction est la mère de tous les maux». Mais, il s’est gardé de loger tous les membres du gouvernement à la même enseigne, donnant les bons points aux ministres Clément P. Sawadogo de la Fonction publique et Rosine Coulibaly de l’Economie et des Finances. Mieux, il semble même avoir ménagé le chef du gouvernement Paul Kaba Thièba, un homme intelligent et de vision. Mais, regrette Barry, il est «piégé par le gouvernement MPP».
En revanche, il n’a pas apprécié le rythme du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Et à l’écouter, c’est le PF qui empêchait quand il était encore dans l’exécutif, la machine gouvernementale de bouger. Alors que les actions à engager pour répondre aux préoccupations du peuple insurgé urgent. Et d’évoquer la situation du Nord du pays en proie aux attaques terroristes et où le chef de l’Etat ne s’est pas encore rendu.
«Le PNDES, une montagne qui va accoucher d’une souris »
Les choses ont-elles changé depuis le départ de Barry du gouvernement ? Si l’on assiste à un certain dynamisme du côté gouvernemental ces temps-ci (lancement des travaux de la route Manga-Zabré et lancement du programme d’équipement agricoles à Bobo), il est encore très tôt pour tirer des conclusions d’autant plus que l’on a encore besoin du temps pour voir les effets concrets de ces projets lancés.
Tahirou Barry s’est surtout montre plus virulent sur le Plan national de développement économique et social (PNDES) qui en lui-même est, dit-il, une bonne vision mais est confronté à un environnement défavorable. A l’en croire, le PNDES, n’est ni moins, ni plus, qu’une «montagne qui va accoucher d’une souris» au regard des contraintes : endettement du pays, problèmes de mobilisation et d’absorption des fonds.
Christian Tass
Burkina Demain