Lancé en 2015, le projet de renforcement de la mobilisation des organisations de la société civile (OSC) dans l’initiative SE4ALL (Energie pour tous) a officiellement pris fin ce jeudi 30 novembre 2017. Financé par les Pays-Bas, le bilan de la fin du projet a été présenté au cours d’un atelier ce matin à Ouagadougou en présence de tous les acteurs qui ont œuvré dans le projet. La cérémonie a été présidée par le ministre de l’énergie, représenté par sa directrice de cabinet Chantal Ki.
Le projet de l’initiative OSC/SE4ALL, est porté au Burkina par l’Organisation Néerlandaise de Développement (SNV). Il a démarré en 2015 et s’achève en cette fin d’année 2017. En effet, elles étaient 4 régions du Burkina Faso, sélectionnées pour exécuter le projet durant ces 3 années. Il s’agit de la région des cascades, de la Boucle du Mouhoun, du Haut-Bassins et du Centre-nord, dirigées chacune par une OSC chef de file.
Encourager les OSC à continuer le combat
Ce 29 novembre, l’heure était au bilan de ces 3 années de lutte pour l’accès des populations aux sources d’énergies durables, impulsé par le projet. La représentante du ministre de l’énergie a dans son allocution salué l’engagement des OSC sur cette question de l’accès à l’énergie. Elle a encouragé les OSC a continué le combat de sensibilisation et de plaidoyer même au-delà du projet.
Le représentant des OSC, Abbé Jean Paulin Ki a magnifié la SNV pour avoir initié ce projet qui « nous a permis de renforcer nos capacités pour mener nos sensibilisation et plaidoyer pour le bien-être des populations » dira-t-il.
Pour lui, la fin de ce projet ne pourra émousser leurs engagements à la cause de l’accès des énergies durables pour les populations. En ce sens, il dira alors « notre mobilisation ne s’arrêtera pas au projet, nous allons continuer à travailler sur le terrain». Il a terminé ses propos en donnant rendez-vous pour le bilan global SE4ALL prévu en 2030 par les Nations Unies.
L’engagement des communes à intégrer le volet énergie
Le coordonnateur du secteur des énergies renouvelables de la SNV, Martin Van Dam, a expliqué que l’absence de directions régionales du ministère de l’énergie fait que les questions d’énergie sont mises à l’écart. Elles ne sont pas pris en compte dans les débats afin d’être inscrit dans les plans de développement des communes et régions.
Ce projet a donc consisté également à plaider et à sensibiliser les collectivités à inscrire dans leur plan de développement le volet énergie durable pour tous. Aujourd’hui, elles sont nombreuses les communes et régions qui ont compris la « nécessité d’ouvrer pour l’accès des énergies durables à leur population » a indiqué Martin Van Dam.
Il s’agit de faire en sorte qu’à travers cet engagement sur l’accès des énergies durable des OSC locales il « n’y ait plus de femmes qui accouchent dans des CSPS sans lumière » et des « élèves qui n’arrivent pas à étudier par qu’il manque de lumière » a-t-il déclaré.
Selon Van Dam la fin du projet OSC/SE4ALL, ne signifie pas l’arrêt des actions de la SNV au profit du Burkina. D’ailleurs, un autre projet dénommé ‘’voix pour le changement’’ (V4C) avec un champ d’action plus vaste que SE4ALL s’exécute présentement même et concerne toutes les régions du pays.
Présent à cet atelier, le directeur général des énergies renouvelables du ministère de l’énergie Bruno Korgo a salué un tel engament des acteurs de la société civile qu’il trouve s’inscrire dans la même ligne d’ambition que la vision du ministère.
« Vous savez bien que la promotion des énergies renouvelables, l’utilisation des techniques des énergies renouvelables et leur vulgarisation sont pour nous un défi et un axe majeur de notre vision de politique » a-t-il affirmé.
Des acquis satisfaisants à plusieurs niveaux
Pour ce qui est du bilan à proprement parlé, les 4 OSC chef de file des régions ont présenté chacune tour à tour les résultats auxquels elles ont abouti. Ces chefs sont : Ocades-Dédougou pour la région de la Boucle du Mouhoun, AGEREF/CL de la région des Cascades, OCADES-Kaya pour le Centre Nord et AJCD pour les Hauts Bassins.
Le tout qu’on puisse retenir, c’est qu’il s’agit d’un bilan satisfaisants au regard des actions menées dans les communes de ces régions. A titre indicatif on peut noter que le plaidoyer qui a concerné les 22 communes des 4 régions sélectionnées, toutes se sont engagées à intégrer la question des énergies renouvelables dans leur plan de développement communal.
Séance tenante, certains maires ont témoigné de tout le bien qu’a apporté ces OSC dans leurs communes. « Nous avons pris la résolution d’inscrire dans nos plans de développement communal la question des énergies durables pour le bien de nos populations», dira Brahima Koné, maire de Bérégadougou.
L’atelier s’est achevé par la remise d’attestations aux 37 OSC qui ont été impliquées dans ce projet.
Joachim Batao
Burkina Demain