Banfora, la cité du paysan noir a abrité le 21décembre dernier, un atelier régional de diffusion des preuves pour soutenir leur plaidoyer visant un meilleur accès des ménages aux services de qualité en énergie renouvelable. Cette rencontre a été organisée par l’AGEREF/CL en collaboration avec des structures partenaires -, SNV, OCADES Caritas Burkina/Dédougou et CEAS Burkina-. Et c’est Boubakary Traoré, le secrétaire général de la région des cascades, représentant le gouverneur, qui a présidé les cérémonies d’ouverture et de clôture.
Boubakary Traoré a expliqué que le but de la rencontre est de « partager d’une part les résultats d’études faites sur l’utilisation de l’énergie mais surtout l’énergie renouvelable, les opportunités de financement des établissements d’enseignement technique et/ou professionnel en vue de la création ou du développement des filières de formation en énergie renouvelable au Burkina Faso et sur la faiblesse de l’offre de formation en énergie renouvelable ainsi que la qualité des prestations offertes dans ce domaine. Et d’autre part, voir dans quelle mesure l’on pourra intégrer l’enseignement de la filière énergie renouvelable dans les établissements secondaires techniques et/ou professionnels mais aussi dans les centres de formation ».
L’accès à l’énergie renouvelable de qualité est un rôle régalien de l’Etat
Le SG des cascades a également soutenu que « l’accès aux services d’énergie de qualité constitue l’une des politiques phares du gouvernement en matière de développement si bien qu’il constitue l’objectif stratégique 2.5 du PNDES ». Alors, a-t-il dit comprendre bien toute l’importance du programme « Voix pour le changement » dont le but final « est de permettre aux OSC d’être les intermédiaires pour attirer l’attention des décideurs à travers des solutions énergétiques décentralisées afin de garantir un meilleur accès à une énergie propre, fiable et à un taux abordable aux millions de personnes vivant dans les zones rurales ». Aussi, Boubakary Traoré a félicité les OSC engagées dans ce plaidoyer pour un « accès de qualité aux énergies renouvelables à nos vaillantes populations » et a assuré de la disponibilité des autorités régionales des cascades à être à l’écoute des OSC et à les accompagner pour la mise en œuvre des actions conjointes de plaidoyer qui seront définies à l’issue de la présente concertation.
Rendre disponible une énergie propre aux populations
Le représentant du gouverneur a laissé entendre que cet atelier vient à point nommé. En ce sens que les études vont dans un sens qui est de nos jours celui des autorités nationales. «Il s’agit de disponibiliser l’énergie, surtout l’énergie propre qui est l’énergie renouvelable aux populations ». Et pour cela, il a remercié la SNV Burkina et ses partenaires de mise en œuvre du programme pour l’attention accordée à notre pays dans le cadre de cette initiative.
Des statistiques alarmantes en matière d’énergie au Burkina Faso
Le secrétaire exécutif de l’AGEREF/CL a révélé qu’il n’est pas superflu de rappeler que la situation de l’accès à l’énergie n’est guère reluisante dans notre pays. Elle est en effet, caractérisée par un faible taux de couverture électrique avec moins de 30% de la population en 2006 selon l’INSD. A ce niveau, on observe aussi des disparités d’une part, entre les milieux urbain 60% et rural 20% et d’autre part, entre les régions où pendant que 20% de la population des régions des cascades, du centre et des hauts bassins ont accès à l’électricité, plus de 90% n’y ont pas accès dans les 10 autres régions ». En termes d’infrastructures scolaires, on note que moins de 50% de la population ont accès à une structure sanitaire de base électrifiée et puis seulement 3% des écoles rurales sont munies d’électricité. Au niveau du mix énergétique, les énergies renouvelables représentent à peine 1% du bilan énergétique nationale dominée par la biomasse végétale et les hydrocarbures. Enfin, il a laissé entendre que seulement 12% de la population utilisent les foyers améliorés et moins de 5% le gaz butane.
Promouvoir les énergies renouvelables, un préalable pour notre pays
Le secrétaire exécutif de l’AGEREF-CL a d’autre part souligné que la promotion des ER représente donc « un enjeu majeur pour un pays sahélien comme le Burkina Faso. Toutefois, cette filière est confrontée à divers problèmes notamment le manque de compétence des acteurs, surtout les techniciens de niveaux intermédiaires et le manque de régulation du secteur jusqu’à la création de l’ANEREE en octobre 2017. Aussi, a-t-il avancé que la promotion des ER passe non seulement par la disponibilité d’un personnel qualifié mais aussi et surtout par une disponibilité sur le marché d’équipements et de produits de qualité.
Mathias Lompo
Burkina Demain