La cité du cavalier rouge a abrité une rencontre provinciale des élèves et étudiants militants de la Nouvelle alliance du Faso (NAFA), le 23 décembre 2017. Le but était de s’informer sur la vie du parti, sur la situation du Général Bassolé et en même temps mettre en place une coordination provinciale afin de militer activement pour le rayonnement de la formation politique dans le Boulkiemdé, dans la perspective de 2020.
Venus de différents arrondissements et secteurs de la ville de Koudougou, les élèves et étudiants ont répondu présents à l’appel. Et selon Olivier Kam, secrétaire national chargé des élèves et étudiants de la NAFA, cette rencontre a plusieurs volets. En effet, « c’est d’abord rencontrer les étudiants qui ont manifesté un désir d’avoir une structure de la NAFA au sein de la ville de Koudougou. Donc, ça été pour nous une première rencontre. Ensuite, nous avons voulu d’une part, décliner les grandes parties, les idéaux, les objectifs de la NAF et d’autre part, donner les raisons qui ont motivé un certain nombre de jeunes à lancer le premier appel à la maison du peuple, invitant donc le Général Bassolé à être notre candidat. Et enfin, nous avons essayé de passer de fil en aiguille le dossier Bassolé».
Impliquer les élèves et étudiants dans la vie politique de la NAFA
Parlant de la nécessité de la mise en place d’une instance provinciale du parti, Olivier Kam a expliqué que cette frange de la population que sont les élèves et étudiants, est une force avec qui il faut compter désormais dans les prises de décisions politiques aussi bien au niveau local que national. A l’en croire, le problème de la jeunesse burkinabè est dû à leur manque d’implication dans les centre de décision politique. C’est pourquoi, il exhorte ceux qu’il qualifie d’ailleurs de ‘’jeunesse consciente’’ à s’impliquer davantage dans la vie politique de la NAFA. C’est uniquement en s’impliquant qu’ils finiront par être les futurs décideurs du pays. Aussi, selon l’orateur, cette implication doit passer d’abord et surtout par l’installation « des cellules dans les différentes localités qui les concernent ».
Doter les élèves et étudiants d’un bagage intellectuel en politique
Le représentant du bureau national a rassuré aux différents participants qu’après donc l’installation des cellules, une grande assemblée générale sera organisée où des notions de « gauche politique, d’extrême droite politique, de la sociale démocratie, socialiste libérale » leur seront développées. « Donc, ce sont tous ces courants politiques, économiques et parfois judiciaires que nous allons développer pour le profit des élèves et étudiants de la NAFA. Nous allons leur permettre aussi de pouvoir s’approprier des textes en vigueur, des statuts, des orientations politiques de la NAFA et de former en retour également des jeunes ».
Tout cela va leur permettre d’avoir « un bagage intellectuel en politique, notamment ces différents courants politiques », a-t-il souligné.
Les raisons de la création de la NAFA et le choix du Général Bassolé
L’hôte du jour, après avoir fait un bref historique du parti, a révélé que celui-ci est né d’une alliance de plusieurs partis notamment le CDP et l’ADF-RDA ainsi que de la volonté de la jeunesse à inculquer une nouvelle vision de la politique burkinabè. L’idée étant de ne plus répéter les mêmes erreurs commises par les politiciens d’alors. C’est ainsi que le choix de leur candidat s’est rapidement porté sur la personne du Général Djibril Bassolé, qui selon lui répond aux critères d’homme politique soucieux de l’avenir et de la jeunesse de par son implication dans le dénouement de l’insurrection au Burkina Faso.
Des « artifices d’exclusion » à l’encontre de leur candidat à la présidentielle
Afin de « mettre les bâtons dans les roues » du candidat Bassolé à la course pour la présidentielle de 2015, le conseil national de la transition (CNT) a mis en place différents articles et voté différentes lois, qui sont de l’avis de Olivier Kam « des lois d’exclusion ». Aussi, a-t-il avancé qu’il y a « la fameuse loi 135, qui interdisait tout militaire d’exercer la fonction politique » ainsi que celle « qui barrait la route à tout membre du gouvernement Compaoré de participer aux élections ». De son point de vue, ce sont donc des « artifices d’exclusion qui ont été mis en exécution pour écarter donc le Général Bassolé ».
Le Général est un « détenu politique » et doit être « libéré sans délai »
Suite aux différents échanges abordés sur le dossier du patron de la NAFA, tous étaient unanimes sur une chose : le Général Bassolé n’a été reconnu coupable d’aucune charge liée au putsch manqué de septembre 2015 et doit être impérativement libéré. Selon eux, le groupe de travail des nations unies a notifié à deux reprises aux autorités burkinabè de le libérer. Malheureusement, elles n’y prêtent pas encore une oreille attentive. « Pour nous, c’est clair. Ils veulent l’empêcher de se présenter aux élections présidentielles de 2020. Ils n’ont aucune preuve l’impliquant dans le putsch. Plusieurs personnes ont été entendues durant les différentes auditions et pas même une d’elles a mentionné le nom du Général Bassolé ». Donc, c’est « une détention politique » qui est jugée « inacceptable » pour les militants.
Néanmoins, tous espèrent que les autorités se pencheront sérieusement sur la question et la mettront en exécution dès « le 29 de ce mois-ci » où le Général a été convoqué par la justice, suite au deuxième avis du groupe de travail des nations unies.
Apporter l’information juste et en temps réel
Olivier Kam a par ailleurs laissé entendre que les attentes à l’issue de cette rencontre étaient d’une part, de « désintoxiquer l’opinion estudiantine et universitaire suite aux fausses informations qui défilent sur les réseaux sociaux notamment sur Facebook. Leur apporter l’information juste, la bonne information en temps réel. Et d’autre part, concernant la situation précaire du monde universitaire et scolaire qui sévit actuellement, leur donner les éléments quant aux comportements et les bonnes actions qu’il faut adopter pour dit-il « éviter le pire ». Parce que jusqu’à présent, « nous fonçons droit vers une année invalidée ou une année blanchie », a-t-il conclu.
Mathias Lompo
Burkina Demain