L’institut Free Afrik, avec sa tête l’enseignant chercheur Ra-Sablga Ouédraogo a présenté hier 12 janvier 2018, au cours d’un panel les résultats d’une étude qui montre l’évolution des grèves au Burkina Faso. Le tout qu’on puisse dire c’est qu’il y a péril en la demeure, et il faut vite agir pour éviter la situation des programmes d’ajustement structurels des années 90.
Après trois jours d’atelier consacrés aux résultats de l’étude sur les grèves, l’institut Free Afrik a procédé à la restitution des travaux à travers un panel. Cette étude, dont une bonne partie porte sur la récurrence des grèves actuelles a été présenté au grand public.
Sur un tableau qui présente la courbe des grèves (seulement dans le secteur public) de 2008 à 2017 on pouvait noter que depuis l’année 2012 la courbe des grèves n’arrête pas de monter. Selon les résultats de l’étude, 2015 et 2016 enregistre des tendances élevées en termes de grèves et sit-in. Par exemple en 2016, on n’a enregistré, 41 phénomènes de grèves et sit-in. La situation s’est empirée en 2017, avec 68 grèves et sit-in.
A entendre Ra Sablga, la stratégie syndicale aussi a opérée des changements dans la lutte fondée sur les sit-in.
Les départements ministériels les plus touchés
Les grèves concernent tous les secteurs de l’administration publique. Les ministères les plus affectés sont : en 2014, le ministère de la justice, le ministère de l’administration territoriale, le ministère du commerce, le ministère de la culture, et le ministère de la fonction publique avec chacune au moins une grève générale.
En 2016, il n’ya pas de grève générale, mais le phénomène est monté. L’étude montre qu’au cours de ces deux dernières années c’est-à-dire 2016 et 2017 on a enregistré plus d’une centaine de grève.
Ra Sablga Ouédraogo fera savoir qu’on enregistre une hausse des grèves et des sit-in dans l’administration publique ce qui « est une situation inédite depuis la Haute Volta ». Il a aussi insisté sur le caractère sectoriel et le durcissement des grèves actuelles.
Eviter le spectre des programmes d’ajustement structurels
Pour le chercheur il faut éviter la situation des années 90 où plus de 70% des recettes propres de l’Etat servait à payer les fonctionnaires, « et cela à créer le lit des ajustements structurels de la FMI ».
Pour lui ce qui inquiète ce n’est pas les 51,60% seulement, qui montre que la moitié des recettes actuelles de l’Etat paye les salaires et traitements, « ce qui nous inquiète c’est la tendance. Si on n’y prend garde d’ici deux à trois ans, on se retrouvera dans la tendance des ajustements structurels ». « Nous lançons un appel à comprendre la situation actuelle », lance-t-il en guise de conclusion.
Joachim Batao
Burkina Demain