Depuis quelques années les opérations de lotissement ont été suspendues sur toute l’étendue du territoire au Burkina Faso. Malgré la suspension, des agences se sont arrogé le droit de lotir des parcelles. On assiste à des lotissements par certaines agences immobilières.D’une quinzaine d’agences en 2016, on est passé à près de 200 agences immobilières en 2018 selon le ministre de l’urbanisme Maurice Dieudonné Bonanet.
Elles sont devenues les seules maîtresses de lotissement dans notre pays sous le nez des pouvoirs publics. Elles tracent le plan d’urbanisation des communes à la place du ministère en charge de l’urbanisme et de l’habitat.
A l’exception de quelques mesures spéciales de lotissement, aucun conseiller municipal soit-il un maire ne peut lotir sa collectivité. Aujourd’hui, il y a des villes qui n’ont plus de limites. Les promoteurs immobiliers ne font que les étendre.
On a des communes comme Loumbila et Tanghin Dassouri dont les promoteurs immobiliers ont fini par imposer deux catégories de classes sociales. A cette allure, nos villes ou communes rurales finiront par devenir comme Ouaga 2000 et les autres quartiers de Ouagadougou.
Après les espaces verts des communes transformés en lieu de culte ou buvettes, c’est au tour des agences immobilières de se mettre dans la danse.
Bobo et Ouaga
Mais, nous nous acheminons vers la levée de la décision de suspension des lotissements. Du moins c’est ce qu’a affirmé hier jeudi 25 janvier, le ministre de l’urbanisme et de l’habitat face aux maires des 352 communes du Burkina à l’occasion de la rencontre entre les ministères concernés par le transfert des compétences et des ressources de l’Etat aux collectivités territoriales et les conseillers territoriaux.
S’agissant de Bobo et Ouaga, il a annoncé qu’il sera lancé bientôt« un processus de discussion avec les populations » deszones non lotis de ces deux villes. L’objectif de ces discussions sera de « s’accorder sur un certain nombre d’éléments » avant la levée de la suspension et les opérations de lotissements.
Le ministre a expliqué qu’au regard de la densité des populations il faut qu’on s’accorde sur le fait qu’« on peut plus faire des parcelles de 400 m2 ».
Prenant l’exemple de la capitale du Sénégal Dakar, il dira qu’« il ya des parcelles de 80 m2 », mais s’empresse t-il-d’ajouter « on ne va pas arriver à ca, c’est pour dire qu’on ne peut plus continuer dans le gaspillage de l’espace foncier » précise t-il. Cette opération de restructuration (lotissement) sera destinée« prioritairement aux gens qui y résident » a-t-il insisté.
Batao Joachim
Burkina Demain