C’est ce dimanche 28 janvier 2018 que s’ouvre à Addis Abeba la rencontre des chefs d’Etat du 30e sommet de l’Union africaine. On le sait déjà, c’est le président rwandais Paul Kagamé qui prendra le relai du guinéen Alpha Condé à la présidence tournante de l’organisation.
L’un des moments forts de la rencontre des chefs d’Etat du 30e sommet de l’Union africaine qui s’ouvre ce dimanche 28 janvier à Addis Abeba, sera sans doute le passage de témoin entre le président guinéen Alpha Condé et le rwandais Paul Kagamé à la présidence en exercice de l’organisation.
Ce sera, on l’imagine, un plaisir pour le dirigeant guinéen de transmettre le flambeau au leader rwandais. A priori, entre Conakry et Kigali, il n’y a aucun nuage. Encore moins entre Alpha Condé et Paul Kagamé, même s’ils ont des parcours politiques différents.
Ainsi Condé a fait le 18 août dernier le déplacement de Kigali pour assister à l’investiture de Kagamé qui rempilait, après une révision de la Constitution rwandaise, pour un troisième mandat présidentiel à la tête de son pays.
L’invite avant l’heure de Condé à Kagamé
Le leader guinéen semble particulièrement apprécier le président Kagamé qui a été son bras droit dans le cadre des réformes de l’organisation engagées sous sa présidence.
Et ces propos d’Alpha Condé prononcés le 18 août à Kigali à l’investiture de Kagamé sonnaient déjà comme une invite à son homologue rwandais à poursuivre dans la même voie des réformes :
«Il faut qu’on fasse tout pour continuer les réformes. Ce n’est pas facile. On a des résistances internes et externes, mais c’est une nécessité pour nous (…) Tous les problèmes en Afrique sont dus à des ingérences de l’étranger». A ce titre, on pourrait dire que Kagamé est un parfait successeur pour Alpha Condé à la présidence en exercice de l’UA.
Si Condé peut s’attendre à ce que Kagamé continue dans la voie tracée par lui, le contraire n’est pas à exclure. Et l’on pourrait s’attendre aussi à ce que le président guinéen force le destin et s’octroie comme le leader rwandais un troisième mandat à la tête de la Guinée. Et dans ce cas, cette phrase du président Condé pourrait prendre tout son sens : «Tous les problèmes en Afrique sont dus à des ingérences de l’étranger».
Martin Philippe
Burkina Demain