La visite d’une mine à ciel ouvert était un besoin exprimé par l’Action des Journalistes sur les Mines (AJM) afin de permettre aux membres de découvrir de près ce que c’est qu’une mine. Ce fut chose faite le mercredi 07 février 2018, à la satisfaction de son président Elie Kaboré avec la visite de la mine d’Essakane. De la zone d’exploitation, au concassage en passant par le réfectoire, ils ont tout vu. Les réalisations de la société minière ont été aussi visitées par les journalistes.
Bien avant d’entamer la visite du terrain, les visiteurs du jour ont eu droit à une présentation de la mine assurée par sa directrice générale de la communication Marie Diop.
Les points qui ont retenu notre attention sont entre autres l’apport de la mine aux communautés affectées par l’installation et l’apport à l’économie burkinabè.
Les réalisations de la société minière au profit des populations
Sur le premier point, on peut noter comme investissements communautaires de Essakane, la construction d’une plateforme multifonctionnelle en 2013 au profit des femmes de Kelgargar de Essakane village. D’autres femmes regroupées en association ont été reconverties à la maraichère culture depuis 7 ans dans le village de Marganata.
On note aussi la construction d’un collège (de la 6e à la 3e) dans le village Essakane site. La commune quant à elle, a bénéficié au titre de l’appui de la société minière au Plan Communaux de Développement (PCD) de 2014 à 2017, la somme de un milliard huit cents millions dont 690 millions pour l’année 2017.
Essakane peut mieux faire
Si ces réalisations sont des réponses apportées par la société minière au regard de sa responsabilité sociale, elles semblent insuffisantes aux yeux de certains bénéficiaires.
Pour la responsable des femmes maraichères Fataye Wallet Alassane, la société minière « peut mieux faire ». elle confie que le chômage de leurs maris et enfants fait que « l’argent qu’elles gagnent dans le jardinage est absorbé par les dépenses du foyer ». Pour cela, elle a souhaité que Essakane recrute davantage. Elle dit cependant reconnaitre la contribution de cette activité à l’amélioration de leur vie. Elle a aussi dit que leur jardin souffre d’insuffisance d’eau.
Les principaux difficultés du collège qui d’ailleurs a été classé 1er dans la province de l’Oudalan selon son directeur, Urbain Ouédraogo sont le manque d’eau potable et l’électrification.
Des retombées directes et indirectes
A ces sujets la directrice de la communication Marie Diop fait observer que la société minière fait son effort pour que les communautés les plus proches bénéficient des fruits de l’exploitation. « Pour nous, c’est un devoir et nous ne tergiversons pas sur ça » a-t-elle déclaré.
Elle a laissé entendre que son souhait c’est qu’au « départ de Essakane, que les communautés soient dans de meilleurs conditions qu’elles ne l’étaient avant qu’Essakane ne s’installe ».
Sur le 2e point, concernant l’apport de la mine à l’économie burkinabè, Diop dira qu’il y a les retombées directes et indirectes. Elle a expliqué qu’en ce qui concerne les retombés directs on a par exemple l’impôt sur les sociétés. Pour ceux indirects, il s’agit en entre autres des emplois créés par la mine et les sociétés qui traitent avec Essakane.
Mettre les journalistes en contact avec une mine
Les journalistes se sont rendus sur la fosse où est extrait le minerai, sous le guide du géologue Augustin Ouédraogo. Là, le géologue a expliqué qu’il faut environ 2,5 millions d’année pour que l’or se forme. Les journalistes ont également observé une fosse de 3 km de longueur, de 800 mètre de large et 200 mètre de profondeur. Ils ont visité l’usine de concassage et même observé le système de broyage des minerais.
A la fin de la visite le président de l’AJM Elie Kaboré, a tout d’abord remercié Essakane pour sa disponibilité. Pour lui, l’un des objectifs de cette visite était de permettre à « certains qui n’ont jamais visité une mine de découvrir ce qu’est une mine afin de suscité des thématiques dans la production ».
Il a invité les journalistes à s’approprier les questions sur les mines par des productions régulières. Le président à annoncé que des visites et des sorties thématiques sont prévues. Aussi l’AJM prévoit commanditer une étude sur comment l’argent des mines sont dépensée sur le plan national.
Joachim Batao
Burkina Demain