Les organisateurs du procès tant attendu du putsch du 16 septembre 2015 fixé au 27 février prochain, veulent apparemment lui conférer un caractère public et ouvert. Aussi ont-ils jeté leur dévolu sur la salle des Banquets de Ouaga 2000 pour la tenue dudit procès qui tient déjà en haleine la classe politique avec la polémique suscitée par la dernière sortie du ministre d’Etat Simon Compaoré. Mais, à y voir de près, ce choix de la salle des Banquets pourrait présenter des limites pour la participation du grand public.
Aller jusqu’à Ouaga 2000 pour assister au procès du putsch du 16 septembre 2015, beaucoup de Ouagalais hésiteront par deux fois avant d’enfourcher leurs montures en direction du quartier huppé de la capitale. Or, si c’était au Tribunal de Grande instance de Ouaga ou à la Maison du Peuple, certains en allant à leur service ou en descendant pourraient facilement marquer un temps d’arrêt avant de continuer leur route.
Donc, la distance à parcourir dans un contexte de vie chère, pourrait constituer le premier obstacle à la participation des citoyens à ce procès historique. Et si les organisateurs voulaient vraiment donner un cachet populaire et ouvert à ces assises, ils auraient mieux fait de choisir le palais des Sports de Ouaga 2000, plus proche de la plupart des quartiers populaires et qui offre plus de places assises. Et ce n’est d’ailleurs pas fortuit que la plupart des évènements sociaux politiques aient été organisés dans ce palais emblématique : investitures présidentielles, congrès ou meetings de grands partis, manifestations sportives internationales.
Christian Tas
Burkina Demain