Décidément, par ces temps qui courent, il ne fait pas bon être jeune fille dans un établissement de Ouagadougou. Après l’affaire du viol collectif qui a ému toute la communauté nationale, c’est une autre affaire de génies qui défraie depuis ce mercredi la chronique. Ces génies se seraient emparés d’une dizaine de filles, entraînant la fermeture des classes dans cet établissement privé de l’arrondissement 11.
L’établissement de l’arrondissement 11 en question, Notre Dame de l’Excellence, pour ne pas le citer, est confronté depuis quelques semaines à ce phénomène mystique, déjà observé par le passé dans plusieurs établissements secondaires du pays : des filles qui tombent brusquement et qui s’évanouissent en pleins cours, entraînant attroupements et désolations autour d’elles.
La situation a été particulièrement plus cruciale au sein de l’établissement ce mercredi matin où les responsables et élèves de l’établissement se sont retrouvés avec une dizaine de filles dans les bras. Dans un tel contexte catastrophique, il était impossible de poursuivre les cours qui ont été aussitôt suspendus.
Pour les responsables de l’établissement, les parents et ami(e)s des victimes, il fallait parer au plus urgent et assister les filles qui se sont évanouies et qui se débattaient, se tordaient de douleurs comme si elles étaient atteintes d’épilepsie. Il fallait alors les maintenir au sol pour qu’elles ne se blessent pas. Après un long moment dans cet état comateux, les victimes recouvraient les unes après les autres leurs esprits.
Des imans pour prier sur les victimes
A en croire des témoignages recueillis sur place, ce sont des génies qui sont à l’origine de ces évanouissements en série des jeunes filles. «Les génies s’attaquent surtout aux filles belles ou qui portent des parures, mettent des roues-à-lèvres. Ils jettent alors leur dévolu sur ces charmantes jeunes filles et finissent un jour par s’emparer d’elles et prendre possession de leur corps. C’est vraiment triste », nous confie un élève.
Cette explication sur la situation ne convainc pas un autre témoin oculaire qui dit ne pas croire à cette affaire de génies. Mais, comme beaucoup croient à la thèse de génies, l’on a fait appel à des imans pour prier sur les filles évanouies afin d’éloigner les génies. Et vers 11 h, toutes les filles avaient recouvré leurs esprits et les dernières étaient en train d’être raccompagnées chez elles par des ami(e)s, des parents.
Une autre cruciale épreuve pour les victimes
Alors commence pour ces jeunes filles victimes des évanouissements une autre cruciale épreuve : comment affronter les regards de toutes celles et tous ceux qui y ont assisté ?
Ailleurs, il aurait fallu un accompagnement psychologique approprié à ces filles pour leur permettre de se sentir encore mieux dans leur environnement scolaire et poursuivre leurs études comme si rien ne s’était passé. Mais, ça, c’est une autre affaire. L’on peut d’emblée se réjouir qu’elles soient déjà revenues physiquement parmi les leurs !
Le pèlerin du Burkina
Burkina Demain
