Arrivé dans la matinée du 3 avril 2018 pour une visite d’amitié et de travail, le Premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maïga, a été accueilli par son homologue burkinabè Paul Kaba Thiéba. Après les différentes audiences et les travaux des commissions techniques qui ont ponctué la journée de visite, les deux chefs de gouvernement ont animé un point de presse dans l’après midi à l’hôtel Laïco de Ouaga 2000. Coopération, sécurité et développement ont été les sujets abordés.
Echanger et trouver des solutions sur tous les points qui touchent aux intérêts mutuels des deux pays. Voici en substance l’objet de cette courte visite mais intense du Premier ministre malien, Soumeylou Boubeye Maïga, au Burkina Faso. Une visite qui vient perpétuer les liens d’amitié et de coopération.
Partager les moyens et les informations pour faire face au terrorisme
« Nous avons parlé de la question sécuritaire, de coopération et de développement», a déclaré Paul Kaba Thiéba. Le Burkina Faso et le Mali sont confrontés aux mêmes difficultés de terrorisme, dira-t-il.
Le Premier ministre burkinabé a affirmé que les deux pays se sont engagés dans une dynamique de partage de moyens et d’informations pouvant aider à lutter contre le terrorisme. Sur ce point, ils prévoient la prise en charge des populations contraintes à l’abandon de leur cadre de vie habituel à cause du terrorisme.
En plus, dans le souci de mutualiser leurs efforts de coopération et de lutte contre le terrorisme, les deux pays vont bientôt mettre en place une coopération décentralisée. Laquelle coopération devra permettre aux responsables administratifs tels les gouverneurs et préfets des deux pays de travailler ensemble afin de renforcer les liens amicaux et contribuer au renforcement des services de renseignement.
Des actions de développement transfrontalières
Les deux ministres ont annoncé la création d’une zone économique tripartite qui concernera les villes de Sikasso (Mali), Bobo-Dioulasso (Burkina-Faso) et Korhogo (Côte d’Ivoire). Cette création, disent-il, va apporter des solutions à la question d’activités rémunératrices de revenus des populations de cette zone. Cela afin de mettre à l’abri les jeunes des enrôlements dans des foyers terroristes.
Selon Paul Kaba, cette solution vise à « donner de la joie de vivre aux populations et de les soustraire de l’emprise des terroristes ». La lutte contre le terrorisme passe aussi par une question de gouvernance, renchérira Soumeylou Boubeye Maïga.
C’est pourquoi, dira le chef du gouvernement malien, « nous devons apporter des réponses qui ne donnent pas d’espace libre aux malfaiteurs », car « la menace terroriste est un danger pour l’unité nationale ».
Assurer la réalité de la libre circulation
Parler de coopération, c’est aussi parler de la libre circulation des biens et des personnes. A ce propos, le premier ministre burkinabè reconnaitra qu’il s’agit d’un mal qui a la peau dure. Mais il rassure que les deux pays y travaillent.
D’ailleurs, déclare-t-il, « nos deux pays se sont engagés sur la voie de zéro tolérance » vis-à-vis de cette pratique.
Joachim Batao
Burkina Demain