Après le mouvement du 22 février dernier ; les jeunes de la commune de Houndé ont tenu ce samedi 07 avril 2018 au Centre populaire et loisir (CPL), un meeting, qui pour interpeller les autorités politiques, administratives et la société minière, Houndé Gold Operation, afin que leur plate-forme revendicative soit satisfaite. C’était en présence du chef de village de Houndé, des chefs de terre, des autorités coutumières et religieuses , et du député maire de Houndé, Dissan B. Gnoumou.
Ils étaient des centaines de jeunes, de femmes, des hommes et de personnes âgées, notables, chefs de villages et chefs de terres à s’être réunis, ce samedi 07 avril 2018 au Centre populaire et loisir(CLP) de Houndé avec un message clair pour interpeller les autorités sur leur plate-forme revendicative adressée à la société minière de Houndé ; précisant les préoccupations majeures, récurrentes et générales des populations de Houndé.
Au titre des interventions, tous ceux qui se sont succédé à la tribune ont déploré la situation que vivent les jeunes et la population avec l’absence d’emplois. «Emploi de la jeunesse et le développement de la population du Tuy», pouvait-on lire sur une banderole.
Le porte-parole de la jeunesse de Houndé a fait une déclaration afin qu’elle soit transmise aux autorités du pays. Ladite déclaration est relative au mécontentement de la jeunesse de Houndé face à la mine Houndé Gold Operation et que c’est le 22 février dernier (jour de la précédente manifestation) que cette jeunesse a décidé de prendre son destin en main, manifestant pour l’occasion son ras-le-bol dans la rue avec une plate-forme revendicative pour réclamer en clair le recrutement des jeunes aux emplois non qualifiés mais aussi des emplois qualifiés au sein de la mine.
Car cette jeunesse estime être prioritaire et exige en outre le financement de micro-projets des jeunes, la promotion des marchés locaux, la révision du comité de liaison et de suivi qui s’occupe des recrutements des emplois non qualifiés à Houndé, la réalisation d’infrastructures pour le développement de Houndé. Le porte-parole de la jeunesse précise que c’est du ressort de la société minière, sinon de son obligation de participer à l’amélioration progressive des conditions de vie de la population de Houndé.
« Plate-forme revendicative balayée du revers de la main»
Il continue en disant que le 23 février passé, le directeur pays d’Endeavour, Adama Soro a rencontré la délégation dudit mouvement pour que des solutions idoines soient trouvées, en prenant l’engagement verbal devant les autorités administratives et communales qu’une solution favorable sera trouvée pour les populations en tenant compte de la plate-forme revendicative.
Le porte-parole de la jeunesse de Houndé a déploré qu’après une longue attente et ayant eu confiance en la bonne foi de l’autorité qui avait demandé le crédit du doute, les jeunes soient traités comme des délinquants et des perturbateurs de la quiétude de la ville. « Nous avons été contournés, négligés, abandonnés à notre sort. Toute la plate-forme revendicative balayée du revers de la main» a-t-il soutenu.
« les chefs coutumiers ont été réunis pour être instrumentalisés afin de livrer leurs populations, leurs enfants, qui sont la relève de cette société, à des bailleurs de fonds nantis qui peuvent tout avoir avec de l’argent mais unanimement ,ils ont été catégoriques et fermes en soutenant la position de leurs fils et de leur population », a-t-il poursuivi, rendant gloire au Dieu des cieux.Il a terminé en soulignant que ce meeting témoigne encore la bonne volonté de la population de Houndé de rechercher une solution à l’amiable avec la société minière Houndé Gold Operation.
Le gouvernement, premier garant de la stabilité sociale
Pour le maire de la commune, Dissan B. Gnoumou venu écouter sa population et sa jeunesse, la jeunesse doit faire preuve de patience et d’endurance. Il a aussi lancé un message à l’endroit de son gouvernement parce que c’est le gouvernement qui est le premier pourvoyeur de l’emploi et le premier garant de la stabilité sociale et aussi celui qui peut prendre le bâton du commandement le plus rapidement possible pour que cette question d’emploi de la jeunesse soit réglée. Il n’a pas occulté responsabilité sociale de la société minière car elle doit avoir plus d’indulgence et plus d’égard pour les populations locales.
Il a rappelé que c’est des terres qui sont prises à jamais dans les mains des populations et ces terres étaient exploitées par les ancêtres de ces populations où elles gagnaient leur vie. Et de souhaiter que l’ensemble des acteurs puissent prendre conscience que tous ont intérêt à garder la stabilité sociale afin que chacun puisse exploiter le peu qui lui revient pour son développement, le développement de la communauté et pour le développement de la nation entière.
Le président du MBDHP/Houndé, Maturin Somé est venu au nom de la société civile, la CCVC et l’ensemble de tous les syndicats pour soutenir la jeunesse car il trouve que la lutte est légale et qu’elle sera toujours accompagnée afin qu’elle aboutisse.
Rappel
En rappel, avant ce mouvement, des associations, des coordinations (la Coordination des corps socio-professionnels), la CCVC ont entamés des négociations pour qu’il est une bonne collaboration entre la mine et la communauté et le 22 Janvier 2018 un mémorandum a été remis au ministre des mines et carrières pour qu’une solution soit trouvée, mais hélas …
D’autres démarches ont été aussi entreprises par les 123 jeunes formés en métiers de la mine, puis les 60 autres jeunes formés en entreprenariat et le syndicat des travailleurs de la mine (SYNTRAMIGH) ; mais ces démarches n’ont pas encore eu gain de cause.
Et le porte-parole de la jeunesse de terminer sa déclaration par cette phrase : «Mais nous disons que toute la patience de l’homme a des limites et nous sommes à la limite de notre patience».
Gafoura Guiro / Houndé
Burkina Demain
