Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba a livré son discours sur la situation de la nation ce jeudi 12 avril 2018. Si pour certains députés, tout va pour le mieux dans le meilleur du monde possible, d’autres par contre estiment que ce discours ne colle pas avec la réalité du pays. Nous avons recueilli les réactions de quelques députés juste après la déclaration du chef du gouvernement.
Ladji Koulibaly du groupe UPC-RD : « la moyenne est là »
Dans l’ensemble c’est un discours bien dit et bien établi parce que l’année passée quand il était là nous lui avons demandé des détails et des précisions. Bien vrai qu’il n’ait pas que cela à faire il est arrivé à établir une vision qui nous permet de juger nous-même puisque nous vivons ensemble de ce côté la moyenne est là.
Abdoulaye Mossé du groupe MPP : «le temps qui nous reste, c’est comment terminer…. »
Pour revenir avec le programme de Roch, il a été promis la réalisation de 1500 forages, chaque année et à la date d’aujourd’hui c’est-à-dire deux ans après nous sommes à 3000 donc un dépassement si on veut s’exprimer en termes de taux d’exécution. Au niveau des infrastructures routières, plusieurs chantiers sont entamés et pourtant il nous reste que deux année seulement d’exercice. En conséquence, avec le temps de passer les marchés et l’exécution il nous reste plus assez de temps. C’est pourquoi notre souci actuel c’est plutôt comment terminer les chantiers et non les discours de paperasse. Nous avons foi que le programme va se dérouler très bien. Et n’oubliez pas que ce qui n’était pas prévu dans le programme du président Roch Marc Kaboréc’est, cette question de l’insécurité et de la fronde sociale. Dans tous les pays cela existe mais la proportion au Burkina prend de l’ampleur, vous l’aurez constaté avec les fonds communs et autres. Il ya aussi la pluviométrie qui n’était pas dans le programme. Toutefois, dans l’ensemble le premier ministre a présenté une situation réelle du pays.
Alphonse Nombré du groupe CDP : « ce qui nous intéresse, c’est l’action et non les déclarations»
Ce n’est qu’une déclaration, sinon nous on est sur le terrain et pour l’instant on constate rien, voilà. Nous ce qui nous intéresse, c’est l’action, ce n’est pas les déclarations. Ils ont été élus pour conduire des politiques publiques au profit des populations et c’est ce qui nous intéresse. Pas plustard qu’avant-hier je suivais un reportage à la télé, une bonne dame qui est partie faire sa corvée d’eau, en revenant elle est tombée et s’est blessée. Donc cette histoire de ‘’zéro corvée d’eau’’ n’est pas traduit sur le terrain et on a beaucoup à faire.
Daouda Simboro du groupe UPC –RD : «souhaiter qu’ils ne réussissent pas, c’est faire preuve d’ingratitude à l’insurrection»
Vous constatez que depuis l’arrivés du président et son premier ministre, on a travaillé dans des conditions pas optimales, il y a eu le terrorisme, ensuite le front social s’est mis en ébullition. La non collecte des ressources nationales a causé des problèmes pour financer les activités de l’Etat. Je suis un élu et je vois ce qui se passe. Le pays est en chantier il faut le reconnaitre. Mais les circonstances dans lesquelles cela se passent sont défavorables au gouvernement. Ils ont besoins que les fils et filles de ce pays mutualisent leurs efforts pour permettre au Burkina de décoller parce qu’aujourd’hui souhaiter qu’ils ne réussissent pas c’est faire preuve d’ingratitude, et à l’insurrection et au peuple burkinabè. Moi je souhaite qu’ils réussissent et c’est ce que j’ai traduit en disant au premier ministre, Paul redresse les épaules et travaille, montre ce que tu fais, advienne que pourra car à l’impossible nul n’est tenu,mais au moment de partir on va se dire qu’ici, quelqu’un était là et il a fait le maximum. Dans son discours on sent que des choses ont été faites par secteurs et cela il faut le reconnaître.
Adama Sosso du groupe UPC : «il a dit le Burkina is back, je ne sais pas de quel back il s’agit»
D’abord c’est un devoir républicain inscrit dans l’ordonnancement des activités politique du pays. Vu sous cet angle, c’est une bonne chose. Peut-être que les débats de fond permettront d’entrer en profondeur sinon nous avons entendu des intentions que de la volonté réelle. Ne dire que rien n’est fait ce n’est pas honnête, parce qu’ils ont posé des actes seulement qu’ils ne sont pas à la hauteur des attentes.On constate que c’est maintenant qu’ils cherchent les voies et moyens pour résoudre les problèmes, avant d’arriver au pouvoir on a un programme qu’on prépare et on sait déjà ce qu’on doit faire et le délai imparti. On n’attend pas de venir au pouvoir et dire qu’on va réfléchir. Vous-même vous le savez qu’aujourd’hui la situation est difficile. Y’a pas un seul secteur où les gens sont contents : la sécurité, l’éducation etc… il y a partout des problèmes. Au vu de tout cela, le premier ministre ne peut pas venir nous dire que le Burkina est sur le bon chemin, non ! Les grèves sont le résultat qu’il y a aucune confiance entre les acteurs de ce pays. Il a dit le Burkina is back, je ne sais pas de quel back il s’agit, nous on estime que le Burkina va de mal en pis.
Joachim Batao
Burkina Demain