La Banque mondiale a rendu public son rapport trimestriel sur l’état des économies africaines. Il a été présenté à la presse burkinabè ce matin du 18 avril 2018. On note que la croissance économique en Afrique subsaharienne devrait atteindre 3,1% en cette année 2018. Le rapport aborde aussi la question de la dette publique et le faible taux de couverture en électricité qui est de 42% dans cette partie de l’Afrique.
Chaque trimestre, la banque mondiale à travers sa publication dénommée ‘’Africa’s Pulse’’ présente un rapport qui donne le pool de l’économie des pays africains. Pour ce trimestre, trois grands points font l’objet du rapport. Il s’agit de la croissance économique, de la question de la dette publique et l’accès à l’énergie.
Le rapport indique que cette année 2018, la croissance en Afrique subsaharienne atteindra 3,1% et s’établira à 3,6% en moyenne durant la période 2019-2020. Les raisons de cette croissance résultent de la stabilité des cours des hydrocarbures et des métaux puis des réformes entreprises par les pays de cette partie de l’Afrique.
Pour Albert Zeufack, l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la Région Afrique, « la croissance a rebondi en Afrique subsaharienne, mais pas assez rapidement ». En conséquence il invite les pays africains à « intensifier et approfondir les reformes macroéconomie et structurelles » afin de parvenir à des « croissances élevées et soutenues».
Des menaces sur plusieurs pays
Si l’espoir renaît au regard de la croissance qui s’affiche à compter de 2018, Punam Chuhan, l’auteur du rapport fait observer que ce « redressement économique est menacée ». Cette menace concerne plusieurs pays au regard des « fluctuations des cours et production des matières premières », indique-t-elle.
S’agissant de la dette publique sur le PIB, elle connaît une augmentation selon le rapport. Selon Moussa Blimpo, économiste à la Banque mondiale, « les pays ont accéléré leur rythme d’endettement ». Albert Zeufack a expliqué à ce propos que le fardeau de la dette et l’exposition des pays aux risques de marché font craindre un accroissement de la dette. A titre d’illustration il a indiqué que le nombre des pays exposés au risque de surendettement est passé de 8 pays en 2013, à 18 pays en 2018.
Pour y faire face, Zeufack a invité les pays africains à fonder leurs actions sur « l’innovation et la technologie » afin d’accroître la « productivité et accélérer la croissance ».
Accélérer l’électrification en Afrique subsaharienne par l’innovation
Le troisième point évoqué dans le rapport est la question de l’accès à l’électricité. Selon l’économiste en chef de la Banque mondiale, «seulement 42% des ménages ont accès à l’énergie en Afrique subsaharienne ». La solution à une hausse de ce taux passe par l’innovation.
Ainsi, on note selon le rapport que, pour un accès « universel » à l’énergie dans cette région de l’Afrique il faut combiner plusieurs solutions. Il s’agit de combiner le réseau national au mini et micro-réseau sans oublier les systèmes domestiques hors réseau. Albert Zeufack ajoutera qu’il faut mettre en place un mix énergétique qui associe les sources traditionnelles et le solaire.
Moussa Blimpo dira sur ce point que l’innovation sera la clé du futur si on veut atteindre l’objectif de l’accès durable des populations à l’énergie.
Joachim Batao
Burkina Demain