Pour un prix d’entrée fixé à 10.000f CFA, le concert dénommé ‘’prestige’’ de l’artiste au multiple talent, par ailleurs nominé au Kundé d’or 2018 Donsharp de Batoro, aura tenu toutes ces promesses. Promesse de remplir les 600 places de la salle de Cenasa, celle de jouer 100% en live et celle de récolter des dons en sa qualité d’ambassadeur de l’Association pour l’utilisation du rein artificiel et la transplantation en Afrique (AURAF) pour le soutien des malades souffrant de l’insuffisance rénale. Le parrain de la soirée, sa majesté Me PacéréTitinga ne pouvait qu’être émus en cette soirée du 20 avril 2018.
Le showbiz Burkinabè et les fanatiques de l’artiste n’oublieront pas de sitôt cette soirée du 20 avril au Cenasa. Un concert à 10.000 f ici au Burkina Faso, et penser pouvoir remplir une salle de spectacle, il fallait oser et y croire de la part de l’artiste.
Un spectacle à la hauteur des qualités de l’artiste
Donsharp de Batoro, le parolier, le slameur, le conteur etc. l’a réussi avec brio, en témoigne la plénitude de la salle. Pour un premier essai, on peut conclure sans risque de se tromper, que ce fut un coup de maître, de quoi à forcer l’admiration sans doute des pessimistes à l’annonce de l’évènement.
L’ambiance était à la hauteur de la qualité de l’artiste. Avec ce qu’il sait bien faire, c’est-à-dire, manipuler les mots pour leur donner une image et une sonorité rythmé, il faisait danser son public. Mais par moment l’homme plongeait son public ou l’invitait à la réflexion avec ses paroles. C’est le cas des chants relatif aux enfants de la rue et aux dangers du changement climatique.
Pour ceux qui voulaient voir les vrais pas de la danse binon, ils ont été agréablement servis. Des danseurs ivoiriens (Bété et Baoulé) à côté de leurs frères Burkinabè ont exécuté majestueusement le binon comme de vrais Gurunssi de Kordié ou de Réo.
« Ce que nous avons vu est impressionnant »
Le parrain, sa majesté Me Pacéré Titinga, ne tarissait pas d’éloges à l’égard de son filleul. Présent dès l’entame du concert malgré le poids de son âge, il tiendra pendant plus de 4 heures d’horloge.
Pour le parrain il ne pouvait manquer à ce grand rendez-vous culturel. « Ce que nous avons vu ce soir est impressionnant, c’est à la grandeur de la culture africaine » a-t-il dit. De l’avis du parrain, avec son filleul, la culture Burkinabè dispose « de valeur sure » pour son rayonnement international.
« Le pari pour moi, il est relevé »
A la fin de son spectacle, c’est à un artiste comblé que nous avons tendu notre micro. Mais à la question de savoir s’il avait réussi à relever le défi, (humilité quand tu nous tiens), il répond « il vous appartient de faire le constat ».
Toutefois, ne pouvant dissimuler toute cette satisfaction il lâchera un sourire avant d’affirmer que « pour une première, c’est un coup de maître ».
Mais, l’artiste ne veut pas paraître prétentieux. Il ajoute que « mais l’auto-satisfaction n’est pas chose facile », avant de conclure tout en soupirant que « je dirai que je suis satisfait » et même que « le pari pour moi, il est relevé » aussi bien « pour le concert que pour les dons » conclu l’artiste.
Il a traduit sa reconnaissance au public et aux personnes qui l’on soutenu, car « faire un concert sans un sponsor sur fond propre cela n’est pas facile », confie-t-il.
Des artistes tels Daisy Boffola et Roger Wango ont apporté leur touche de prestation à la soirée.
Plus de 2 millions récolté pour l’AURAF
Si ce concert avait pour thème « la lutte contre l’insuffisance rénale » c’est parce que l’artiste lui-même est l’ambassadeur de l’Association pour l’utilisation du rein artificiel et la transplantation en Afrique (AURAF).
Ainsi, à cette soirée festive, il y avait une dose d’humanité. En effet des fonds ont été récoltés afin de venir en aide aux personnes souffrant de l’insuffisance rénale.
Le geste symbolique a été celui du président du Faso. Représenté par son conseiller spécial aux affaires culturelles, Patrice Kouraogo le président a fait don de 2 million à l’association puis un autre million à l’artiste. Il faut dire qu’aussi des personnes présentes au spectacle ont aussi fait parler leur cœur.
C’est un montant de plus de 2 millions au total qui a été récolté. De quoi rendre heureux l’ambassadeur et la représentante de l’association.
« J’ai fait ce concert pour attirer et susciter la solidarité des Burkinabè afin d’avoir des fonds pour soutenir nos frères malades » dira l’artiste.
Notons qu’une dizaine d’appareil dialyseur et une vingtaine de lits sont déjà acquis et seront acheminés bientôt à l’hôpital Sourou Sanou de Bobo pour soutenir les patients.
Joachim Batao
Burkiana Demain