La corniche Sud de Brazzaville mise en service à la circulation ce 15 juin 2018 après la coupure du ruban symbolique par le président congolais, Denis Sassou N’Guesso, avec une population en liesse.
Tous les discours qui ont été prononcés par les différentes personnalités pour présenter cette route de la corniche, l’ont qualifiée de nouvel axe structurant de Brazzaville. Christian Roger Okemba, maire de la ville capitale qui en est le principal bénéficiaire s’est réjoui de l’ouvrage. Pour lui, personne n’imaginait qu’une route pouvait passer à cet endroit qui ressemblait à une vasière.
Bertrand Cochery, l’ambassadeur français, en poste à Brazzaville a, quant à lui, situé cette route de la corniche dans le temps, en relevant qu’elle respecte le sens de l’histoire entre la France et le Congo : elle commence à la Case de Gaulle (siège de l’ambassade de France au Congo) et s’arrête au Rond-point Fulbert Youlou, premier président du Congo libre.
Jean Jacques Bouya, ministre congolais de l’aménagement, de l’équipement du territoire et des grands travaux qui a bouclé la série de discours a précisé que « le projet de construction de la route de la Corniche, tronçon case De Gaulle-Pont du Djoué qui remonte aux années 70 est aussi vieux que le premier tronçon MamiWata-Case De Gaulle ».
La Corniche en question
Les caractéristiques de la route (tronçon Case De Gaulle-Pont du Djoué) ont été présentées aussi bien par le diplomate français, Bertrand Cochery que par le ministre Jean Jacques Bouya. On y retenu que cette route est un axe important dans la fluidité de la circulation des personnes et biens et dans l’amélioration de la desserte des quartiers de Makélékélé et de Bacongo. Elle permet de mettre en valeur les berges du fleuve Congo et la création d’un lien entre la ville et son fleuve.
Les travaux démarrés en mars 2015, ont consisté en la construction d’une route rapide de 2×2 voies, bordant le fleuve Congo, entre le giratoire De Gaulle et le giratoire Youlou. Elle est longue de 4,6 km sur 20 m de largeur avec un terre-plein central de 1 m, ainsi que des trottoirs.
Afin permettre le franchissement de la ravine de Makélékélé par la route de la corniche, il y a été construit un viaduc. Cinq (05) voiries urbaines de 6,424 kilomètres linéaires, donnant directement sur les quartiers populaires ont aussi aménagées. Ces voiries sont éclairées.
Le célèbre Zanga Dia Bangombé, un collecteur infranchissable qui séparait Bacongo de Makelekele a été aménagé. Un ouvrage de franchissement qui a été construit en béton mesure 1,425 km avec une largeur oscillant entre 4 et 7,5m et 3m et fait oublier à tous ceux ont buté par-là, des amers souvenirs. Deux autres gros ouvrages hydrauliques de franchissement ont été construits sur le collecteur qui sera complété par la viabilisation des berges comprenant les chaussées pavées circulaires en sens unique.
Il sied de signaler que la longueur initiale de la corniche était de 5,2 km. Les améliorations apportées l’ont ramené 4,600 km. Les 600 mètres restant entre le giratoire Youlou et le pont du Doué font actuellement l’objet d’une étude technique complémentaire. Ainsi il a été retenu, la réalisation d’un viaduc en bord de fleuve sur 660 mètres environ. Contournant le quartier les rapides, il mettra en valeur le site panoramique des rapides, avec un échangeur à l’entrée du Pont du Djoué.
La coopération agissante
Financés par l’Etat français à travers l’Agence française de développement (AFD) et réalisés par Razel-Bec, une entreprise française, ces travaux ont coûté un peu plus de 44 milliards de francs CFA. Mais, ce n’est pas sans l’apport de l’Etat congolais qui a déboursé un peu plus de 42 milliards pour les expropriations des bâtis et l’indemnisation des maraîchers.
L’importance de cette corniche se mesure par la viabilisation des quartiers de Bacongo et de Makélékélé. Mais elle favorisera davantage, la fluidité de la circulation, notamment, avec la mise en circulation prochaine de la route Kinkala-Mindouli. La corniche sud de Brazzaville est, à n’en point douter, l’expression de la coopération agissante entre la France et le Congo.
Wilfrid LAWILLA/ Brazzaville
Burkina Demain