Le taekwondoka Gaëtan Ouédraogo, ancien médaillé de bronze d’Afrique a été élu, dimanche 17 juin 2018, à Amsterdam aux Pays-Bas, délégué au Conseil supérieur des burkinabè de l’étranger (CSBE) pour le compte de trois pays : Pays-Bas, Irlande et Royaume Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du nord.

Il représentera désormais la diaspora burkinabè établie aux Pays-Bas, en Irlande et au Royaume Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du nord. Gaëtan Alexis Windpanga Ouédraogo, ceinture noire de taekwondo, né le 12 février 1973 à Kombissiri, burkinabè résident dans la ville d’Amsterdam, capitale de Pays-Bas a été élu dès le premier tour avec 76 voix contre 34 pour son unique adversaire, Augustin Ilboudo, né le 28 août 1966 à Ouagadougou.

Plusieurs fois champion du Burkina Faso de taekwondo, trois fois champions d’Afrique de l’ouest et médaillé de bronze au championnat d’Afrique de taekwondo en 1998, M. Ouédraogo est depuis quelques années établi à Amsterdam où il enseigne justement son art à l’université.

Ilboudo, le vaincu a félicité publiquement son adversaire et promis de le soutenir durant son mandat pour le seul intérêt de la communauté burkinabè vivant en Irlande, au Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord et aux Pays-Bas.

Au total, 164 personnes étaient inscrites sur la liste électorale, 110 ont effectivement pris part aux votes. Il n’y a pas eu de bulletins nuls.

L’ambassadeur du Burkina Faso auprès des Pays-Bas, de la Belgique, de l’Irlande, du Grand-Duché de Luxembourg, du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord, présidente du Comité d’organisation de ce scrutin, S.E.Mme Jacqueline Marie Zaba/Nikiéma s’est réjouie du bon déroulement du scrutin, a félicité les candidats pour leur fair-play et les scrutateurs pour leur participation massive aux votes démontrant une fois de plus leur patriotisme.

«A partir de ce que j’ai pu constater moi-même et recueilli comme informations, ce vote est un véritable succès. Le bureau de vote s’est ouvert à l’heure dans une bonne ambiance. Les candidats étaient satisfaits de la mobilisation et ont été très fair-play. C’est le premier vote qui s’est ouvert dans la juridiction pour trois pays : L’Irlande, les Pays-Bas, le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord. Nous souhaitons et nous demandons aux électeurs de Belgique et du Grand-Duché de Luxembourg qui votent dimanche prochain de faire comme nos frères des trois pays, d’être fair-play et de voter ce jour-là dans le calme, la concorde et la fraternité», a indiqué l’Ambassadeur félicitant surtout les burkinabè des trois pays d’avoir démontré une fois de plus leur patriotisme à travers leurs votes massifs.

«Je voudrais encore féliciter les burkinabè des Pays-Bas, d’Irlande et du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord. Ils ont montré leur attachement et leur dévouement pour le pays et leur patriotisme. Je suis fière d’eux comme toujours», a conclu S.E.Mme Zaba.

Les candidats ont un délai de trois jours, c’est-à-dire jusqu’à ce mercredi pour contester ces résultats provisoires prononcés par le Comité d’organisation des élections composé d’agents de l’Ambassade et des représentants des Burkinabè des Pays-Bas, de l’Irlande et du Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord.

Les résultats définitifs seront proclamés par le ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’étranger.

Pour la première fois, la juridiction de l’Ambassade du Burkina Faso à Bruxelles va élire deux délégués CSBE (contre un auparavant) pour les cinq pays qu’elle couvre : le Royaume de Belgique, le Royaume des Pays-Bas, le Grand-Duché de Luxembourg, l’Irlande et le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord.

Les cinq pays ont été divisés en deux circonscriptions électorales : une circonscription regroupant le Royaume de Belgique et le Grand-Duché de Luxembourg et l’autre comprenant les Pays-Bas, l’Irlande et le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande du Nord.

Ce premier vote s’est déroulé au centre culturel et de formation SIMUD, dans le quartier Amsterdam Zuidoost (sud-est d’Amsterdam).

Le deuxième vote qui concernera l’élection du délégué CSBE de la Belgique et du Luxembourg est prévu, dimanche 24 juin prochain.

Selon un arrêté pris du ministre de l’Intégration africaine et des Burkinabè de l’extérieur, tout burkinabè vivant à l’extérieur âgé de dix-huit ans révolus le jour du scrutin régulièrement immatriculé auprès de la mission diplomatique et/ou consulaire, ou qui a son domicile dans la circonscription électorale, ou qui y réside depuis trois mois au moins peut prendre part au vote. Il doit disposer de l’un de ces trois documents : soit la carte nationale d’identité (CNIB), soit la carte d’identité consulaire ou le passeport burkinabè. Les candidats quant à eux doivent être âgés de 21 ans au moins.

L’avant-goût 

C’est la première fois que les Burkinabè de la diaspora votent dans un suffrage universel direct organisé par l’Etat burkinabè aux Pays-Bas.

«Je me sens encore plus fier d’être burkinabè. Cela fait dix-huit ans que je n’ai participé à aucune élection organisée par le gouvernement du Burkina Faso», saute de joie Ibrahim Traoré, 44ans, père de famille de deux enfants résidant à Amsterdam.

«Ce vote est une grande opportunité de retrouvailles. J’ai revu une sœur burkinabè que je n’avais plus rencontré depuis plus de dix ans, or, nous vivons tous deux ici aux Pays-Bas», se réjouit ce professeur de français et spiritualité africaine dans la ville de Leiden aux Pays-Bas et à l’Ecole supérieure de Mechelen en Belgique, ci-devant secrétaire général de Faso Yellé, l’association des burkinabè des Pays-Bas dont le président, M. Gaëtan Ouédraogo a rendu sa démission quelques semaines plutôt pour se porter candidat aux élections.

«Je suis contente de la manière dont les Burkinabè se sont mobilisés pour ce vote. C’est la première fois que nous allons élire nous-mêmes et, au suffrage universel notre délégué CSBE. Cette mobilisation montre l’intérêt qu’ils portent à ce vote. Cela montre aussi qu’ils sont fiers d’être burkinabè», se félicite de son côté, dame Sawadogo née Ahdeiza Mint Sidi, mère de deux enfants.

Pour les électeurs, ce scrutin organisé pour la première fois par le gouvernement burkinabè augure de lendemains meilleurs en ce qui concerne la prise en compte des préoccupations des émigrés burkinabè et surtout leur prise en compte dans les programmes de développement. Ils croient enfin que cela jette les jalons du vote des Burkinabè de l’étranger, ce serpent de mer que le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré a promis de rendre concret en 2020.

«Ce vote montre que le gouvernement pense aux Burkinabè de l’extérieur, que nos voix sont importantes. En 2020, nous pensons que nos voix pourront enfin être prises en compte lors du scrutin présidentiel. C’est l’avant-goût de 2020 car le président a plusieurs promis que nous voterons comme n’importe quel burkinabè la présidentielle prochaine», ajoute, confiante Mme Sawadogo qui vit aux Pays-Bas depuis quinze ans maintenant.

Même si ce vote suscite un grand espoir pour ces burkinabè , certains souhaitent mettre des garde-fous pour que la politique ne divise point une communauté burkinabè très soudée dans le plat pays, si l’on en croit S.E.Mme l’ambassadeur elle-même qui se dit toujours «fière» des compatriotes de cette contrée et appelle les autres à suivre leur exemple dans le reste de sa juridiction.

«Ce vote va nous donner l’occasion à travers le délégué qui sera élu de mieux faire remonter nos difficultés aux autorités de l’Ambassade à Bruxelles et  aussi auprès du Gouvernement. Nous croyons surtout que ce vote va permettre de prendre en compte la diaspora qui est aussi une mine de compétences cachées à travers le monde qu’on n’a pas encore commencé à exploiter à bon escient. Cette élection nous redonne de l’espoir car, cela montre que le pays ne nous a pas oubliés. Pour nous burkinabè des Pays-Bas, ce vote est une grande occasion d’avoir une base de données de nos ressortissants qui va aider pour l’élection de 2020», estime M. Traoré, le responsable associatif.

Abdoul Azziz Sinaré, jeune commerçant de 36 ans établi lui aussi aux Pays-Bas est convaincu que le gouvernement du Burkina Faso n’a pas oublié les compatriotes expatriés.

«Ce vote est un début. C’est le commencement de la prise en compte de nous qui sommes à l’étranger dans les prochaines élections qui seront organisées dans notre pays. Nous demandons au gouvernement de respecter ce qui a été voté (la loi autorisant le vote des Burkinabè de l’extérieur, ndlr)», poursuit M. Sinaré qui «ne souhaite cependant pas du tout» que le futur délégué CSBE utilise ce poste comme un starting-block pour embrasser une carrière politique.

«Nous attendons que le futur délégué soit impartial, honnête et qu’il n’utilise pas le titre de délégué CSBE pour faire la politique. Nous avons eu une campagne calme, civilisée donc, nous ne soyons pas qu’il utilise après sa position pour nous diviser car, on veut l’union et la cohésion entre nous burkinabè vivant ici», prévient ce père de sept gosses.

Les Burkinabè résidant en Belgique et dans le Grand-Duché de Luxembourg éliront leur délégué dimanche 24 juin 2018.

Romaric HIEN

Ambassade du Burkina Faso à Bruxelles

Mission auprès de l’Union européenne

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