Lancée à Brazzaville, cette initiative coordonnée par l’honorable Exaucé Ngambili Ibam et parrainée par l’honorable Denis Christel Sassou Nguesso, a organisé le week-end dernier, à Djambala, la conférence participative avec les populations venues de tous les 11 districts du département des Plateaux sous les thèmes « la politique agricole et ses enjeux et Culture et Arts au Congo et Politique de décentralisation au Congo ».
L’entrée de jeu, le Coordonnateur de l’Initiative « Le Congo que nous voulons », l’honorable Exaucé Ngambili Ibam a rappelé le bien-fondé de cette initiative et la quintessence de la tenue de cette rencontre participative avec les populations des plateaux : l’objectif visé consiste à recueillir les propositions des communautés afin de proposer d’éventuelles réponses à leurs préoccupations. Il a souligné d’un trait les différents défis à relever en organisant ce genre de réflexions.
Par ailleurs, il a martelé sur la nécessité de diversifier notre économie. « Notre défi actuel est d’aller vers une économie diversifiée et florissante. Le peuple peut-il relever ce défi ? Non ! « Le Congo peut relever ce défi ? Non ! Si la politique agricole n’est pas efficace, non si on ne continue qu’à pratiquer la culture vivrière, non si on continue à importer de quoi à se nourrir, non si les véritables structures agricoles ne sont pas mises en place. Oui ! Si nous poursuivons avec ces genres de réflexion et que nous appliquons de bonnes recommandations qui seront retenues après que chacun de nous ait fait part de ses aspirations. »
En conclusion, le coordonnateur de cette initiative a lancé un appel à tout le monde de prendre conscience de l’importance de l’agriculture.
Des communications enrichissantes
Ouvrant le bal des réflexions et débats, le Professeur Mukala Kadima-Nzuzi, dans sa leçon inaugurale, a appelé les intellectuels du département des Plateaux à s’inscrire dans le principe de l’innovation et d’établir un distinguo entre les modernités africaines et européennes : « La culture congolaise entre héritage africain et modernité », l’orateur s’est réjoui du paysage culturel congolais qui « demeure articuler à son propre imaginaire. » En concluant, le Pr Mukala Kadima-Nzuzi pense que « Si la modernité européenne était fondée sur les progrès scientifiques, la modernité africaine, quant à elle, sera la résultante des aspirations de notre propre expérience historique et sociale. L’expérience du passé et celle du présent se conjuguent pour forger la modernité africaine. »
Des panels de haute facture
A Djambala, après Brazzaville et Pointe-Noire, la réflexion a porté sur une série de communication axée autour des thématiques relatives à la politique agricole et ses enjeux, à la culture et art et à la politique de décentralisation au Congo.
« La question agricole en République du Congo » a été abordée par Fulgence Mouangou, président du Conseil départemental de la Bouenza et Enseignant à l’Université Marien Ngouabi. Pour le panel, cette question s’est toujours posée au Congo en termes d’abondantes ressources naturelles et agricoles. Allusion a été faite à la pomme de terre de Djambala et Lekana qui a participé à l’effort de guerre de la deuxième guerre mondiale. Il s’est appuyé sur certaines actions gouvernementales à l’instar du projet de nouveaux villages agricoles et du financement de l’agriculture au moyen du fonds de soutien à l’agriculture.
S’agissant du deuxième panel, Madame Nefer Bertille Ingani, ministre en charge de la promotion de la femme, s’est appesantie sur « le rôle de la femme dans le développement agricole, » Dans son exposé, elle a plaidé pour que le fonds de soutien à l’agriculture ait un guichet unique pour que toutes les catégories sociales puissent en bénéficier et sur la création d’une loi relative à l’accès effectif des femmes à la terre. Elle a rappelé le manque des matériels adéquats pour notre agriculture : « Nous avons un problème de transformation de la farine de manioc. La pasteurisation de ce produit peut nous aider à limiter l’importation de la farine du blé pour la fabrication du pain. Nous proposons la construction des maisons de production de la femme, chargées d’aider ces dernières à l’amélioration de la production des produits locaux, a déclaré la ministre Ingani.
La série de communication a été bouclée par l’exposé du Vice-Maire de Brazzaville, Guy Marius Okana qui a porté sa réflexion sur « la politique de décentralisation au Congo. » Il a déploré le fait qu’au Congo, le transfert des compétences ne s’est pas fait correctement. Il a aussi plaidé pour la réforme de l’élection des dirigeants des conseils départementaux et proposant que ces derniers fassent la vulgarisation de leur projet auprès des citadins auxquels ils prétendent être élus.
Christel Sassou N’Guesso dévoile son programme de formation agricole
Pour sa part, l’honorable Denis Christel Sassou Nguesso, président de la Fondation Perspectives d’avenir et parrain de l’Initiative Le Congo que nous voulons, » a présenté son ouvrage « Ce que je crois » dans lequel, il a exposé sa vision pour le Congo. Peu avant, il a fait un rappel pédagogique de ce qu’est « l’Initiative le Congo que nous voulons ». Cette initiative, a-t-il indiqué, est «une plateforme d’échanges et de débats sur les problèmes qui minent le Congo dans toute sa diversité ». Et de préciser « à l’issue des tournées prévues dans l’ensemble des départements du pays, les organisateurs de cette initiative vont rédiger un document qu’ils vont remettre au président de la République. »
Denis Christel Sassou N’Guesso a informé la population locale sur le programme de formation agricole que sa Fondation mettra en œuvre, en partenariat avec la Banque Africaine de Développement (BAD) et les experts Marocains. Il a expliqué que cette formation serait mise à la disposition des coopératives dans les différents départements du Congo.
Il a souligné que, les plateaux, ce département à vocation agricole sera au cœur du travail qui sera réalisé dans le cadre de ce programme de formation. Denis Christel Sassou N’Guesso, invite les Congolais à investir dans l’agriculture, la culture, l’art, le mieux vivre ensemble, les formations qualifiantes, la transformation sociale et l’investissement dans la jeunesse, capital humain essentiel au développement. Enfin, il a promis également de faire siennes les doléances exprimées par les communautés sur la prise en compte et l’insertion sociale de la personne vivant avec handicap.
Le clou de la cérémonie a été la visite par les responsables de l’initiative et autres invités de l’exposition des produits agricoles et artisanaux du département des plateaux.
Il sied de rappeler que « l’initiative le Congo que nous voulons » a été lancée, le 2 mai dernier à Brazzaville.
Wilfrid Lawilla/ Brazzaville
Burkina Demain