Le procès en diffamation qui oppose l’association Islamique de Pouytenga au quotidien d’Etat Sidwaya, s’est rouvert ce jeudi 26 juillet 2018 à la chambre correctionnelle du Tribunal de grande instance (TGI) de Ouagadougou.

Le procès en diffamation contre Sidwaya qui s’est ouvert au fond le 22 juillet dernier fait suite à un article du journaliste Lassané Osée Ouédraogo intitulé : « Sécurité islamique de Pouytenga : les dessous d’une unité » paru le vendredi 30 mars 2018.

Le tribunal après avoir joint au fond, les exceptions d’incompétence, de nullité et de fin de non-recevoir soulevées par Alexandre Sandwidi, avocat de Sidwaya, a permis au procès de se poursuivre.  Représentée par son président Saïdou Sana, l’association Islamique était assistée par Me Prosper Farama.

Ils étaient quatre prévenus appelés à comparaître devant la chambre correctionnelle du TGI de Ouaga ce 26 juillet 2018. Il s’agit d’une part, du quotidien Sidwaya, représenté par son directeur de publication (absent au procès), du journaliste Lassané Osée Ouédraogo, auteur de l’écrit et accusé de diffamation.

Et d’autres part, de Jacques Yaméogo, conseiller municipal de la commune de Pouytenga et El hadj Harouna Balima responsable de la grande mosquée de ladite localité, tous deux accusés des faits de dénonciations calomnieuses pour leurs propos contenus dans l’interview réalisée par le journaliste.

 « J’ai juste voulu faire mon travail »

Appelé à la barre, le journaliste Lassané a plaidé non coupable. Il a expliqué que son intention n’était aucunement de jeter le discrédit sur l’association. « J’ai juste voulu faire mon travail de journaliste après avoir vu cette vidéo sur les réseaux sociaux ». Et c’est pourquoi qu’il s’était rendu à Pouytenga, sur le terrain pour donner la parole aux différents acteurs afin de faire connaître la vérité aux lecteurs. Mais, hélas le président de l’association « malgré notre insistance n’a pas voulu se prononcer », a relaté le journaliste.

Pour l’avocat de l’association, Me Prosper Farama, l’association a été diffamée par l’écrit du journaliste. Aussi, ajoute- t-il, les propos des personnes interviewées contenus dans l’écrit sont calomnieux. Il en veut pour preuve des expressions telles « formation commando », «faire du karaté » « bras armée », « l’argent distribué » etc. A entendre le conseil de la victime, il n’y a aucun danger qu’une école s’adonne à des pratiques sportives.

La victime réclame 1 franc symbolique

De l’avis de l’avocat de l’association, il y avait manifestement dans les propos des personnes interviewées et celui du journaliste l’intention de calomnier et de diffamer l’association.

De ce fait, il a demandé au tribunal de condamner Sidwaya, le journaliste et les deux personnes à payer un franc symbolique. « Nous ne voulons rien, nous voulons juste attirer l’attention du journaliste et ces deux messieurs » prétend l’avocat de la victime Me Fararma.

Pas question de verser même un franc symbolique, rétorque l’avocat de Sidwaya. « Ils n’auront rien ici ». Il estime que les faits décrits par le journaliste et les propos des deux personnes interviewées sont exacts.

Contre-attaque de l’avocat de Sidwaya

«Qu’est-ce que Dieu a avoir avec des activités sportives ? On n’a pas besoin de faire du sport à la RSP pour un service d’ordre d’une association ? a protesté l’avocat de la défense Me Sandwidi.

Pour lui, c’est plutôt ses clients qui ont subi une sorte de déshonneur avec ce procès. Et pour cela, il a réclamé 10 millions au profit du conseiller municipal Jacques Yaméogo et El Hadj Balima au titre des dommages et intérêts, puis 2 millions au titre des frais engendrés par le procès.

Sous un ton de consternation, Me Sandwidi à lancé que l’Etat doit ouvrir l’œil et sévir contre ces pratiques qu’il trouve récurrent à Pouytenga. Sinon, « on entendra qu’il y a eu des bombes à Pouytenga un jour», pour lui, il s’agit là de prémisses de « terrorisme ».

Le délibéré du procès est renvoyé au jeudi 2 août 2018

Joachim Batao

Burkina Demain

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