Les groupes parlementaires de l’opposition représentés par Nicolas Dah de l’UPC, d’Alphonse Nombré du CDP et de François Bacyé du PJRN ont animé une conférence presse ce 31 juillet 2018 au siège du chef de file de l’opposition politique (CFOP). Les enjeux se rapportant au vote des burkinabè de l’extérieur, aux documents qui leur seront exigibles ainsi que les lieux de vote ont été les points majeurs de cette conférence.

Les leaders du CFOP face à la presse à l’isssue de leur point de ce mardi 31 juillet 2018

C’est désormais connu, les burkinabè de l’étranger vont devoir voter en 2020 dans les ambassades et consulats, soit avec la Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) ou le passeport. C’est le contenu de la nouvelle loi votée par les députés de la majorité sans ceux de l’opposition  hier 30 juillet 2018 à l’Assemblée nationale.

L’opposition politique a proteste ce matin contre cette nouvelle loi qu’elle dit contenir des germes d’exclusion des burkinabè vivant à l’étranger.

C’est « un déni de démocratie »

François Bacyé, président du groupe parlement Paix Justice et Réconciliation Nationale (PJRN) a affirmé que « le code électoral qui contient les règles qui gouvernent doit faire l’objet d’un consensus des acteurs politiques ». Et d’expliquer que, c’est le refus de la majorité parlementaire de prendre en compte leurs observations qui les ont conduit à claquer la porte lors du vote de la loi.

Cette loi, renchérit Nicolas Dah du groupe parlementaire Union pour le Progrès et le Changement (UPC) « est de nature à exclure un grand nombre de Burkinabè vivant à l’étranger ». Et cela est « un dénie de démocratie » viendra protester Alphonse Nombré du Congrès pour la Démocratie et le Progrès.

Pour Gilbert Noel Ouédraogo, président de l’ADF-RDA « si le nouveau système pose problème, il faut se référer tout simplement à l’ancien code.  S’il n’y a pas d’entente sur le nouveau, c’est mieux de revenir à l’ancienne formule » préconise t-il.

« L’opposition va changer sa manière de faire »

« Jusqu’à présent et même sous le régime de Blaise Compaoré, il y a toujours eu un consensus minimum sur les pièces de votation c’est la 1ère fois qu’on veut passer en force le vote du code électoral et je pense que cela n’est bon pour le Burkina Faso », dira Gilbert.

Pour Zéphirin Diabré l’opposition s’est longtemps contentée de déclaration et de condamnation.  « C’est clair que sur cette affaire là, l’opposition va changer ça manière de faire », a-t-il menacé.

Des dires de Zéphirin le pouvoir veut mettre en place un système qui consisterait à surseoir à l’enrôlement biométrique des jeunes ayant 18 ans pour le confier à l’Office nationale d’identification (ONI). Il appartiendra  à l’ONI de « prendre la liste des jeunes ayant 18 ans et de leur envoyer des messages leur demandant de passer récupérer leur carte d’électeur ».  Pour Zéphirin cela cache des intentions de délivrance de carte à des électeurs fictifs.

L’autre point de la loi qui met dos-à-dos opposition et majorité, c’est bien les lieux de votation. Pour les députés de l’opposition, maintenir les ambassades et consulats comme lieux de vote, « c’est empêcher nos compatriotes d’aller accomplir leur devoir » s’est offusqué l’honorable Dah de l’UPC.

L’opposition a annoncé qu’elle tiendra des concertations afin de dégager les actions à venir pour empêcher l’application de cette loi.

Joachim Batao

Burkina Demain

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