L’Alliance des partis de la majorité présidentielle (APMP) a animé une conférence de presse ce matin d2 août 2018 au siège du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Pour l’Alliance, la nouvelle loi portant modification du code électoral que conteste l’opposition politique reflète de l’avancée démocratique au Burkina Faso et appelle l’opposition à mettre fin aux ‘’agitations’’ et à mettre ‘’de l’eau dans son vin’’.
Il y a de cela trois jours, l’opposition politique burkinabè animait une conférence de presse pour protester contre la nouvelle loi fixant les conditions de vote des burkinabè résidant à l’extérieur. Ce matin, c’était au tour de la majorité présidentielle d’exprimer à contrario, face à la presse, leur soutien à cette loi.
L’Alliance, par la voix de François Kaboré a déclaré lors de la lecture de la déclaration liminaire que « l’adoption de ce code est une réelle victoire pour le renforcement de la démocratie au Burkina Faso».
« L’opposition doit mettre de l’eau dans son vin »
Pour le président du Parti pour la Renaissance Nationale (PAREN), Michel Béré, membre de la majorité présidentielle, l’opposition politique ne peut avoir adopté « un comportement de fuyards » lors de l’adoption de la loi et revenir la contester. « Je suis indigné de l’attitude de l’opposition » a-t-il lancé avec véhémence avant d’ajouter que l’opposition «doit mettre de l’eau dans son vin ».
Sur la question du retrait de la carte consulaire comme document de votation, le président du PAREN estime qu’«on ne peut pas sur la base d’un simple extrait de naissance délivré à l’étranger, décider de l’avenir du pays ».
Toutefois, le ministre Clément P. Sawadogo par ailleurs coordonnateur de l’APMP affirme que « les cartes d’identité consulaires délivrées en Côte d’Ivoire ou ailleurs, sont des cartes valables parce qu’elles sont délivrées par nos administrations à l’étranger». A entendre ces propos, on a cru que le ministre venait de mettre fin à la polémique mais il n’était pas encore au bout de développement de son idée.
La carte consulaire ne peut pas figurer sur la liste électorale
Et d’indiquer ces cartes «sont valables que pour l’utilisation pour laquelle elles ont été délivrées ». Et que « maintenant si on veut étendre leur utilisation, et faire en sorte qu’elles puissent octroyer la même possibilité qu’une carte nationale d’identité, pour figurer sur la liste électorale, un problème va se poser ».
Le combat devrait plutôt s’orienter à faire en sorte que les Burkinabè de l’étranger aient leur CNIB
En ce qui concerne les circonscriptions électorales que sont les ambassades et consulats, le ministre Sawadogo pense que «On peut pas aller assiéger un pays tiers pour le vote ». Mais, précise t-il, « s’il y a beaucoup d’inscrits en ce moment des initiatives seront prises ». Mieux, pour le député Issa Barry du Nouveau Temps pour la Démocratie (NTD), les questions sécuritaires imposent que le vote ait lieu dans des endroits sécurisés.
S’agissant de la contestation du code électoral suivi du débrayage des commissaires de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le coordonnateur de la majorité présidentielle juge qu’ils outrepassent leur pouvoir. Ce n’est pas, dit-il, aux commissaires de la CENI, d’indiquer la voix à suivre pour le vote d’une loi.
Répliquant à ce qu’il qualifie de ‘’propos d’agitation’’ au niveau de l’opposition, le ministre prévient que s’il y a des dérapages et de la ‘’pagaye’’, force devrait rester à la loi.
Joachim Batao
Burkina Demain