Après quelques semaines de suspension, l’audience du procès du putsch de 2015 a repris le 16 août 2018 à la salle de conférence de Ouaga 2000 et a connu qu’un seul dossier à l’ordre du jour. Il s’agit du soldat de 1ère  classe Ouattara Siriki, ex-élément du Régiment de sécurité présidentielle (RSP).

Siriki Ouattara est accusé de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat, meurtre, coups et blessures volontaires, complicité de dégradation aggravée de biens, dégradation volontaire aggravée de bien.

Jouissant d’une liberté provisoire, il a comparu devant le tribunal militaire ce matin pour dire sa part de vérité.  Siriki était aidé dans sa tâche par un traducteur en ‘’dioula’’.

« J’ai couru » pour être au RSP et non par un test

Le soldat Ouattara a remis en cause le contenu du procès verbal de la gendarmerie. Il a expliqué que les propos contenus dans ce procès n’étaient pas les siens et que le contenu n’était que « ce que les gendarmes ont voulu l’entendre dire ».

En effet, le soldat affirme être analphabète. Et donc, les propos de ce procès verbal dont on lui attribut la paternité ne sont pas exactement de lui. « Je ne comprends pas français, je ne sais pas lire, ils m’ont posé des questions et ils ont retranscrit des choses que je n’ai pas dites », a soutenu Siriki devant le juge militaire. « J’ai couru (pour devenir soldat ndlr) je n’ai pas pris part à un test de recrutement de l’armée» a ajouté le soldat pour se justifier.

Le procès verbal de la gendarmerie incriminé présente les déclarations du soldat Siriki lors de l’audition. Dans ce procès verbal, Siriki reconnaissait avoir été au « quartier consigné » et la radio Savane Fm. Lequel quartier regroupait les éléments de l’ex RSP lors du putsch. Des déclarations que le soldat semble ne pas reconnaître.

A son avocat commis d’office, Me Daboné Lassané de présager que « l’interprétation le jour de l’audition n’a pas été bonne assurément ». Puis de conclure que « c’est son analphabétisme qui lui a créé tous ces problèmes ». Pour ce fait, Me Daboné a demandé que le procès verbal de la gendarmerie soit écarté et que séance tenante, qu’ « on tienne compte des déclarations actuelles » du prévenu.

« L’accusé est un fin comédien »

Pour le procureur militaire, il n’est point question de d’écarté cette pièce a conviction. Il est d’ailleurs soutenu dans cette logique par les avocats de la partie civile. Le procureur militaire a déclaré que ce procès verbal ne saurait être écarté, car c’est « une pièce probante », qui a été attesté par la chambre de contrôle. Il trouve même que,l’accusé Ouattara « nous fait tourner en rond depuis ce matin».

Et, Me Farama Prosper, avocat de la partie civile de trouver du dilatoire dans les propos du soldat. Il affirme que « l’accusé est un fin comédien». Selon Me Farama, Ouattara Siriki a participé « au saccage de la radio Savane Fm et feint de ne rien comprendre aujourd’hui ».

Pourtant, Ouattara, lui, déclare n’avoir pas participé à ce saccage. Il dit avoir été à la radio Savane Fm sur instruction de son supérieur militaire le sergent chef Koussoubé. Mais qu’une fois sur les lieux, il est resté dans la voiture pour attendre. Ce n’est qu’après, que Koussoubé est revenu lui demander d’aller récupérer du matériel au sein de la radio. « Je ne savais pas que c’était la radio Savane Fm » clame t-il.

Le procès a été suspendu à 17h et reprendra demain 17 août 2018 à 9h.

Joachim Batao

Burkina Demain

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