L’Association des Journalistes du Burkina (AJB) a organisé une conférence publique sur les procédures d’allègements des Partenariats Publics Privés. La rencontre qui a eu lieu ce vendredi 14 septembre 2018 à la maison de la culture Anselme Titiama Sanou vise à contribuer à la transparence et à la redevabilité de la mise en œuvre des Partenariats Publics Privés. 

«L’impact des allègements des procédures dans les marchés publics sur les investissements (PPP, PUS, ) : opportunités, risques » c’est le terme  de la conférence organisée par l’AJB à l’endroit des journalistes de Bobo.

Le directeur du Partenariat Public Privé, Sié Palenfo est  dans son exposé revenu entre autres sur les objectifs visés par les PPP.  Selon Sie Palenfo, les PPP visent à l’amélioration du service public du citoyen,  l’accélération du marché, la meilleure gestion des risques, entre autres. Toutefois, Sié Palenfo reconnait tout même qu’il existe des facteurs négatifs dans les PPP. Il s’agit du coût des marchés, la conception du projet, les questions d’accompagnement politiques.

Les procédures d’allègement, une loi d’exception. Pour faire face à la complexité des PPP, une loi d’allègement a été adoptée. Cette loi permet  d’alléger les procédures des marchés PPP selon le directeur du PPP. Elle consiste à signer des projets de  PPP par la procédure d’entente directe. L’entente directe est possible selon le directeur du PPP  dans les cas d’urgence où de la défaillance d’un projet en cours.

La procédure d’entente directe, une porte ouverte à la corruption

Idrissa Mohamed Ouédraogo, enseignant et économiste est lui revenu sur les défis des PPP en terme de régulation. Pour lui,  l’allègement des procédures dans les passations de marché PPP  est une porte ouverte à la corruption. La loi  d’entente directe va « pervertir » le secteur de l’économie au Burkina » à en croire  l’économiste Idrissa Mohamed Ouédraogo.

La loi sur  les procédures d’entente directe dans les marchés PPP peut aussi contribuer selon Dr. Idrissa Mohamed Ouédraogo à un endettement public de l’Etat à long terme. Il justifie ses propos par le fait que les PPP ne s’appuient pas sur une politique globale de financement.

Au regard donc de ces défis,  il est clair pour Idrissa Ouédraogo que les garanties de l’attente directe ne sont pas transparentes. La loi d’allègement vise selon lui à la satisfaction d’intérêts   politiques. Il se veut pour preuve la qualité « médiocre des infrastructures, la non sanction des entreprises défaillantes, l’absence d’évaluation périodique des marchés publics, réalisés dans le cadre des projets PPP.

Pour l’instant et selon le directeur du PPP aucun financement PPP n’a encore été accordé. Tous les projets PPP reçus ont finalement été rejetés car ne respectant pas les procédures d’élaboration des marchés PPP. Les infrastructures réalisées dans le cadre des projets PPP ont tous reçu un financement relatif à la procédure classique.

Sotouo Justin Dabiré/ Bobo

Burkina Demain

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