Alors que de plus en plus de voix s’élèvent pour appeler à surseoir à la tenue du referendum pour valider la nouvelle Constitution au regard notamment du contexte sécuritaire, jugé plus préoccupant et plus prioritaire, mais aussi du coût. Parlant justement du coût, L’Observateur Paalga nous apprend dans sa célèbre et hebdomadaire rubrique «Une Lettre pour Laye» que ledit referendum pourrait coûter jusqu’à 30 milliards de francs au contribuable burkinabè.
Un chiffre qui pourrait contribuer à augmenter le nombre des opposants à l’adoption du projet de texte fondamental par voie référendaire, y compris au sein de l’exécutif. «L’adoption de la nouvelle Constitution ne rencontre pas l’assentiment de plusieurs membres du gouvernement et personnalités de haut rang», avance en effet le doyen de la presse burkinabè, sans plus de précisions. Ce qui évidemment apporte de l’eau au moulin des structures comme le Balai Citoyen qui ont déjà appelé publiquement pour l’adoption de ladite Constitution par voie parlementaire, peu onéreuse. Dans sa motion de censure contre le referendum, le Balai citoyen avait avancé 10 milliards de francs, suggérant que ce fonds soit reversé au Forces de défense et de sécurité (FDS) dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Et si le chiffre de 30 milliards est confirmé, ce sera pratiquement la moitié des 60 milliards de la dotation budgétaire annuelle des FDS en 2018.
Mais, pour autant, les FDS ne devraient pas commencer à se frotter les mains car le principe de l’adoption de la nouvelle Constitution par referendum reste d’actualité, surtout que l’on est encore dans l’attente de la décision finale du président du Faso. Et selon la source bien introduite de L’Ob’s, «un décret portant fixation de la date du référendum constitutionnel serait dans les tuyaux» et sa date de publication aurait été reportée du fait de l’absence du locataire de Kosyam. Wait and See, disent nos amis de Londres. Attendons donc de voir.
Christian Tas
Burkina Demain