Le chef de file de l’opposition politique du Burkina Faso (CFOP-BF) a organisé ce mardi 30 octobre 2018 à Ouagadougou, une conférence de presse, dans le cadre de la commémoration du quatrième anniversaire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014. Occasion pour les conférenciers, en l’occurrence Jean Hubert Bazié et Mamadou Kabré, tous membres du CFOP, de faire des éclairages post-insurrectionnels sur la situation du pays.
C’est au siège du CFOP, sis au quartier Zone du bois de Ouagadougou que le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) représentés par Jean Hubert Bazié de la Convergence de l’Espoir et Mamadou Kabré de PRIT-Lannaya , a échangé les journalistes ce mardi 30 octobre, dans le cadre de son point de presse hebdomaire. Point de presse qui coïncide avec la commémoration du quatrième anniversaire de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2018.
Et Jean Hubert Bazié, président de la Convergence de L’Espoir de rappeler que le 30 octobre a été le début d’un mouvement de contestation des dérives du régime Compaoré, notamment de la modification de l’article 37, de la mise en place du sénat jugé inutile et budgétivore, et de la patrimonialisation du pouvoir.
«Rôle catalyseur du CFOP»
Cette contestation des dérives, soutient-il, a évolué vers la contestation du régime et sa mise en cause. Mais, a-t-il poursuivi, il faut souligner que les évènements d’octobre 2014 sont consécutifs à tout un processus conduit par l’institution chef de file de l’opposition, qui a su regrouper les différentes couches socio-politiques de notre pays par-delà leurs divergences, pour protester à travers des marche-meetings républicaines et pacifiques.
Le CFOP, a-t-il martelé, a joué un rôle de catalyseur du mécontentement populaire, et ainsi confirmé sa place et son rôle de véritable contre-pouvoir dans la jeune démocratie burkinabé. Autre point abordé au cours de cette conférence, c’est la gestion du pouvoir par le MPP.
«Blessés de l’insurrection gérés de manière inhumaine»
A en croire M. Bazié, le MPP, parti insurgé, est au pouvoir. Mais que les blessés et les familles des victimes sont gérés de manière inhumaine. Et, quant aux morts, a-t-il ajouté, ils attendent toujours qu’on leur rende justice. «De toute évidence, le chemin emprunté par le nouveau pouvoir n’est pas celui qui avait été tracé par les insurgés », a laissé entendre Jean Hubert. Il a par exemple énuméré la vie chère, la crise du logement, les problèmes de santé, d’éducation, etc.
Pas de commémoration du IVe anniversaire de l’insurrection au CFOP
Pour ce qui est de la commémoration de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, Mamadou Kabré, président du PRIT-Lannaya, déclare : «Nous n’allons pas commémorer cet anniversaire, trahis par ceux qui sont au pouvoir. Nous ne le célébrerons pas tant que les aspirations du peuple insurgé sont toujours laissées en friche».
«Nous ne complaisons pas dans le malheur d’autrui», conclura le président de la Convergence de l’Espoir.
Jean Konombo
Burkina Demain