Dans le cadre du projet ‘’accélération de la mise en œuvre des politiques régionales sur les énergies propres en Afrique de l’ouest’’, le Centre Ecologique Albert Schweitzer Burkina (CEAS Burkina) a organisé un atelier sur les impacts sociaux des centrales solaires. C’était le 6 novembre 2018 à Ouagadougou. Henri Ilboudo, directeur de CEAS Burkina, a présidé l’ouverture de l’atelier.
Le présent cadre de réflexion a regroupé des acteurs privés et publics intervenant dans le domaine des énergies renouvelables. Le directeur de CEAS-Burkina Henri Ilboudo a présidé l’ouverture de la session et le coordonnateur du secteur énergies renouvelables de la SNV Martin Van Dam a assuré la modération des échanges.
L’atelier a été articulé autour de deux grandes communications animées respectivement par Charles Didace Konseibo de CEAS Burkina et le directeur des énergies renouvelable du ministère de l’énergie Nongnogo.
Tous les deux ont présenté avec exemples à l’appui les impacts sociaux des centrales solaires en Afrique de l’ouest et au Burkina Faso en particulier. De façon général, dira Charles Konséibo, l’avènement des centrales solaires en Afrique est encore récent.
Poursuivant dans sa communication, le coordonnateur du projet ‘’accélération de la mise en œuvre des politiques régionales sur les énergies propres en Afrique de l’ouest’’, présentera un tableau pas assez reluisant des impacts sociaux des centrales solaires déjà fonctionnelles. Selon lui, le constat général qui se dégage est qu’«on a l’impression que ces centrales ne profitent pas aux populations », a-t-il relevé.
Essakane Solar
Pour approfondir la problématique des impacts sociaux des centrales solaires, il fallait trouver des exemples concrets pour mieux étayer cette question. L’emblématique centrale solaire installée par Essakane Solar sur le site minier d’Essakane Iamgold a servi de partage d’expérience.
A ce sujet, la directrice d’Essakane Solar, Kantiono a présenté une expérience réussi quant à la question d’impacts sociaux de l’installation de la centrale, même si les riverains ne bénéficient pas de l’électricité de la centrale pour le moment. Le secret de cette réussite, dit-elle est le résultat de l’implication et de la création d’emploi au profit des populations riveraines.
Ba Abdoul Karim de la Sonabel, a lui aussi, partagé l’expérience des impacts sociaux relevés au niveau des centrales solaires suivies par la nationale d’électricité dont celle de Zagtouli. Là, Abdoul Karim fait savoir qu’il subsiste quelques difficultés liées à la satisfaction des besoins des riverains en termes d’électrification rurale.
Urgence d’agir pour trouver des réponses justes
Toutes les centrales d’énergies renouvelables inaugurées jusqu’à présent injectent leur production directement dans le réseau conventionnel national, affirme Charles Didace. Or, il se trouve que dans la plupart des cas, les zones d’implantation de ces centrales ne disposent pas d’infrastructures de transport et de distribution et de main d’œuvre qualifiée. Par conséquent, les villages environnants ne bénéficient pas directement de l’apport de l’énergie ainsi produites de leurs propres terres.
Pour lui, il y a urgence d’agir pour « trouver des réponses justes et durables pour les communautés rurales » afin que celles-ci « ne continuent pas à rester les parents pauvres des projets de centrales ».
Pour se faire, les participants ont fait des recommandations et élaboré une note de position pour une meilleure prise en compte des impacts sociaux dans les projets de construction de centrales solaires.
Jean Konombo
Burkina Demain