Le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) au Burkina Faso a organisé ce mercredi 21 novembre 2018, à Ouagadougou, une conférence de presse. Au menu des échanges avec les journalistes, l’augmentation du prix du carburant, la prochaine manifestation de la CCVC et les cotisations des forces vives de la nation en soutien aux Forces de défense et de sécurité (FDS).
C’est dans la matinée de ce mercredi 21 novembre 2018 que le CFOP a rencontré à son siège, sis au quartier Zone du bois de Ouagadougou, les journalistes pour échanger sur la situation nationale.
Au cours de cette conférence de presse, c’est l’augmentation du prix du carburant qui était plus au cœur des échanges. Selon le président du Mouvement africain des peuples (MPA), Victorien Tougouma, l’opposition politique condamne une fois de plus cette augmentation unilatérale, brutale et irréaliste qui confirme la faillite éthique, économique et politique du régime Kaboré.
«Une stratégie purement démagogique»
Pour lui, l’absence même du président au conseil des ministres du jeudi 8 novembre qui a décidé de l’augmentation du prix du carburant, peut être considérée comme une fuite de responsabilité. Il continue en indiquant qu’un président doit assumer avec courage une décision aussi grave qui touche tous les Burkinabè et même la femme enceinte et son fœtus.
Quand un président est lent, voire incapable de satisfaire ses promesses de campagne, il devrait avoir la décence de ne pas se précipiter pour aggraver la souffrance des Burkinabè, a-t-il affirmé. Ce qui est encore choquant, précise le président du Front patriotique pour le renouveau (FPR), Aristide Ouédraogo, c’est que l’augmentation s’est faite à la variante du transport. C’est une stratégie purement et simplement démagogique et il faut que ça change, renchérit monsieur Ouédraogo. Au président du MPA d’ajouter que c’est parce que Roch et son gouvernement ne payent pas de carburant qu’ils font de tels agissements.
«Nos finances en faillite »
Avec un cœur brisé, Victorien Tougouma laisse entendre que : « nos finances publiques sont au bord de la faillite, du fait de la mauvaise gestion du pouvoir MPP, notre croissance est revue à la baisse, nos recettes sont en deçà des prévisions, et notre déficit se creuse ». A l’entendre, le Burkina Faso n’est plus gouverné mais piloté à vue dans un élan de protectionnisme accrue en faveur des ministres défaillants et des intérêts privés.
Et qu’au lieu d’être le ciment de l’unité nationale, le chef de l’Etat s’est érigé en chef de guerre contre les forces vives de la nation comme par exemple les tentatives d’anéantissements des libertés syndicales, publiques et démocratiques.
3 375 000 F CFA récoltées
Pour ce qui est de la manifestation de la Coalition Contre la Vie Chère (CCVC) du fait du prix du carburant augmenté, l’opposition politique, selon Aristide Ouédraogo, salue la justesse de l’appel à manifester et appelle solennellement à son tour, ses militants et sympathisants, ainsi que tous citoyens burkinabè de toutes les provinces à prendre massivement part.
Autre point abordé au cours de la conférence de presse, la cotisation des forces vives de la nation pour le soutien aux FDS. A en croire Aristide, la somme de 3.375.000 F CFA a été récoltée à cet effet. La question de savoir si la somme récoltée n’est pas dérisoire, Aristide répond : «Le CFOP n’est pas le gouvernement ». Il va préciser que cette contribution aussi minime soit-elle, doit très salutaire.
Nicolas Bazié
Burkina Demain