Des représentants de 19 organisations de la société civile (OSC) œuvrant dans le secteur des énergies renouvelables au Burkina et ceux de structures partenaires étaient réunis en atelier ce 13 décembre 2018 à Ouagadougou pour échanger sur la problématique de la régulation du secteur des énergies renouvelables. L’initiative qui entre dans le cadre de la mise en œuvre du programme « Voix pour le changement», s’est tenue en prélude à un panel de haut niveau qui se tient ce vendredi à Ouagadougou avec la participation attendue des ministres de l’énergie, de l’éducation et de la formation professionnelle afin de favoriser la mise en place de cadres de formation certifiant ou diplômant de niveau intermédiaire en énergies renouvelables. L’objectif, c’est de permettre aux populations d’accéder aux services et produits de qualité. C’est le secrétaire exécutif de l’OCADES Dédougou, l’abbé André Toé qui a présidé l’ouverture de l’atelier en présence du conseiller technique du ministère de l’énergie Souleymane Konaté.
«Etats des lieux sur la certification et la normalisation des produits et des services d’énergies renouvelables ». C’est le thème de l’atelier organisé ce jeudi 13 décembre 2018 à Ouagadougou par l’OCADES CARITAS Dédougou, l’Association de GEstion des Ressources naturelles, et de la faune de la Comoé-Léraba (AGEREF/CL), le Centre Ecologique Albert Schweitzer du Burkina Faso (CEAS Burkina), en collaboration avec l’Organisation néerlandaise de développement (SNV Burkina).
L’atelier s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Programme «Voix pour le Changement» soutenu par le ministère néerlandais des affaires étrangères. Et il a réuni des représentants de 19 organisations de la société civile regroupées au sein de la Coalition CNPDER-BF et des représentants d’autres structures partenaires.
Energies renouvelables de qualité
L’objectif de l’atelier, c’était de faire l’état des lieux de la régulation des produits et services d’énergies renouvelables au Burkina afin de favoriser l’accès des populations aux produits et services énergétiques de qualité. L’autre objectif, c’était de faire un plaidoyer afin de susciter un engagement fort des décideurs et des professionnels du domaine des énergies renouvelables à promouvoir les produits et les services de qualité.
Et les conclusions et recommandations du présent atelier devraient nourrir les débats au panel de haut niveau qui se tient ce vendredi même à Ouagadougou. Avec la participation attendue des ministres de l’énergie, de l’éducation et de la formation professionnelle afin de favoriser justement la mise en place de cadres de formation certifiant ou diplômant de niveau intermédiaire en énergies renouvelables, gages de l’accès des populations aux services et produits énergétiques de qualité. Dans cette optique, l’atelier de ce jeudi a donné lieu à plusieurs communications.
Réduire le coût du KWh
L’énergie renouvelable, selon Amadou Diallo, de la direction générale des énergies renouvelables du ministère de l’énergie, permettra de réduire le coût élevé du KWh estimé à 130 F, réaffirmant l’engagement du ministère de l’énergie en faveur du mix énergétique et donc des énergies renouvelables dont la part dans le bouquet énergétique devrait atteindre les 16% d’ici 2020.
A l’écouter, les énergies renouvelables devraient grandement à l’accroissement de la puissance installée qui devrait selon les prévisions du plan national de développement économique et social (PNDES) approcher les 1000 MW, contre un peu plus de 326 MW à l’heure actuelle.
« L’objectif de la politique énergétique est d’augmenter le taux national d’électrification de 20,62% à 45%. Et la mise en œuvre de cette politique énergétique est liée au financement public et privé des centrales photovoltaïques comme Zagtouli, Ziga.
Plus de monopole, marché régional d’électricité
Au cours des échanges, la question de savoir s’il y avait un d’autres moyens d’accéder à l’énergie, Souleymane Konaté, conseiller technique au ministère de l’énergie évoquera la solution du bio digesteur.
La Société nationale d’électricité du Burkina (SONABEL) n’a plus, rappelle-t-il, le monopole de l’énergie au Burkina. L’on peut produire, poursuit-il, de l’énergie au Burkina Faso ou ailleurs et la vendre dans le pays ou d’autres pays, surtout avec la mise en place du marché régional d’électricité.
Plus de 50 normes élaborées par l’ABNORM
Jean Paul Karama de l’ABNORM, structure nationale en charge de la normalisation et de la certification et même d’accréditation, a abordé en long et en large la question de la normalisation. Les énergies renouvelables sont bien prises en régulation et de normalisation pour assurer une certaine qualité aux populations.
Et d’assurer qu’il y a plus d’une cinquantaine de normes élaborées dans le domaine des énergies renouvelables. Il reste seulement de s’assurer que ces différentes normes sont respectées par les acteurs. Et c’est à ce niveau que l’ABNORM compte sur l’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (ANEREE) pour assurer le contrôle, soulignant la nécessité d’une meilleure collaboration dans le cadre notamment de la convention ABNORM-ANEREE.
L’expérience du MENA et du MJFIP partagée
Parlant de qualité dans le domaine des énergies renouvelables, d’autres acteurs institutionnels interviennent. Il s’agit du ministère de l’éducation nationale (MENA) et du ministère de la jeunesse, de la formation et l’insertion professionnelle.
A ce niveau, Solange Compaoré, directrice générale de la formation professionnelle du MENA et M. Ouédraogo du ministère de la jeunesse, de la formation et l’insertion et professionnelles ont également livré des exposés.
Mais, pour plus d’efficacité, il se pose la nécessité d’une coordination au niveau des acteurs des deux ministères. Toutes ces préoccupations pourront certainement refaire surface au cours du panel de haut niveau de ce vendredi qui devrait en principe permettre de renforcer les actions sur le terrain et de mieux adresser la question de la formation pour plus de qualité dans les services et produits en énergies renouvelables au Burkina Faso.
Nicolas Bazié
Burkina Demain