Addis Abeba, capitale éthiopienne, abrite depuis ce mercredi 19 décembre, à l’initiative de la Commission de l’Union africaine, une conférence sur le dialogue politique. Ce dialogue politique élargi porte sur la facilitation de la mise en œuvre du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA) et le désenclavement des zones rurales africaines.
En Afrique, la politique en matière d’infrastructures a pendant longtemps a été axée sur les zones urbaines souvent peuplées des citoyens les plus éduqués, capables de faire pression pour leurs propres intérêts. Ce qui a contribué à creuser davantage le fossé de développement entre zones urbaines et rurales. Ainsi, la plupart des ménages ruraux sur le continent n’ont pas accès à l’eau potable, à l’électricité, aux Technologies de l’information et de la communication et aux moyens de transport fiables. Or, l’Afrique a beau connaître un taux d’urbanisation rapide (3,7% par an, 60% de sa population continue de vivre dans les campagnes. Mieux, même avec son rapide taux d’urbanisation accélérée, plus de 40% des Africains continueront de vivre dans les zones rurales d’ici 2050. En outre, selon le Fonds international de développement agricole (FIDA), les petites agricoles tenues par les populations rurales continueront de fournir des moyens de subsistance à une bonne partie de la population sub-saharienne.
Aller vers le développement inclusif
C’est pourquoi, à l’Union africaine, un changement de paradigme est engagé dans le cadre notamment de la mise en œuvre du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA).
C’est dans cette optique que s’est ouverte ce mercredi 19 décembre à Addis Abeba, une conférence sur le dialogue politique. Ce dialogue politique élargi porte sur la facilitation de la mise en œuvre du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique (PIDA) et le désenclavement des zones rurales africaines. «Désenclaver les zones rurales en Afrique à travers les infrastructures à travers les infrastructures régionales et continentales», tel le thème de cette conférence dont l’ouverture a été présidée par Cheikh Bedda, directeur des infrastructures et de l’énergie à la commission de l’UA.
L’objectif principal, c’est de fournir une plate-forme aux parties prenantes du PIDA afin de créer des synergies entre les différentes institutions de mise en œuvre, les parties prenantes régionales et continentales. Il n’est plus question de se concentrer principalement à relier les grandes villes alors que les collectivités rurales traversées par ces infrastructures n’y sont pas reliées. Le moment est venu, explique le directeur Cheikh Bedda, de faire du développement inclusif.
«Dans un monde en mutation rapide, les zones rurales doivent se transformer rapidement pour pouvoir être intégrées durablement aux économies en croissance et contribuer à la création de chaînes de valeurs, à la prospérité globale».
Large participation
La présente conférence réuni plus de 300 participants : des représentants d’organisations continentales, des membres de l’Union africaine, d’organisations de la société civile, des communautés économiques régionales, des représentants des communautés rurales, des start-ups, des acteurs du secteur privé, des spécialistes des questions de genre, de jeunes, de partenaires internationaux.
En termes d’objectifs spécifiques, il s’agit entre autres de :
-formuler des recommandations dans la stratégie de développement intégré des infrastructures pour les zones rurales et isolées ;
-parvenir à un consensus sur l’amélioration de la coordination et l’harmonisation des efforts de toutes les parties prenantes et réduire au maximum les efforts redondants ;
-identifier les cadres politiques et réglementaires clés qui faciliteront et accéléreront la réalisation des projets PIDA.
-Proposer des stratégies pour créer un environnement politique et financier favorable à l’engagement du secteur privé, à la mobilisation de fonds et à la mise en œuvre des projets d’infrastructures, ainsi qu’à l’engagement de partenaires non africain.
Grégoire B. Bazié, Addis Abeba
Burkina Demain