On ne l’a appris que samedi, la veille. Les résultats de la présidentielle en République démocratique du Congo ne seront pas proclamés ce dimanche 6 janvier 2019. Le processus électoral joue ainsi les prolongations pendant que les allégations de fraudes enflent dans les milieux proches de l’opposition faisant planer de sérieux risques de violences post-électorales.

« Il n’est pas possible de publier les résultats dimanche. On avance bien, mais on n’a pas encore tout. On est encore autour de 45 à 48% ». C’est en ces termes  que Corneille Nangaa, président de la commission électorale prenait samedi  de court tout le monde dans la présidentielle en RDC dont  les résultats étaient attendus ce dimanche 6 janvier 2019. « La semaine prochaine, nous donnerons les résultats », s’est-il empressé d’ajouter.

Un report inattendu qui ne fait qu’accroître non seulement les soupçons de fraudes dans les rangs des opposants et de leurs soutiens. Mais aussi de risques de violences post-électorales, surtout si le vainqueur se révèle être le candidat de la majorité présidentielle, en l’occurrence Emmanuel Ramazani Shadary, le Dimitri Medvedev de Joseph Kabila.

«Ce qui compte ce n’est pas le vote, c’est comment on compte les votes»

Pourtant, les votes dans l’ensemble s’étaient bien déroulés en présence d’observateurs. Mais, dès  la fermeture des bureaux de vote, le pouvoir congolais a repris les choses en main. Dès lors, il n’était plus question de laisser des regards indiscrets de journalistes ou d’observateurs s’imprégner du déroulement des opérations du dépouillement qui est en fait est la clé pour remporter sûrement cette élection. Et en pareille situation, avoir mobilisé plus d’électeurs en faveur n’est pas une garantie, tout se jouant au niveau du compte final.

Et à ce propos, Joseph Staline disait que  ceux qui votent ne décident  de rien. Ceux qui comptent les votes décident de tout. D’où cette célèbre citation qu’on lui attribue : «Ce qui compte ce n’est pas le vote, c’est comment on compte les votes». Mais, les temps ont bien changé. Ce n’est plus l’époque de l’Union soviétique. Et il faut espérer que Corneille Naanga et ses hommes se démarqueront de cette rétrograde  et ne proclameront que les vrais résultats des urnes, gage d’un processus apaisé.

 

Christian Tas

Burkina Demain

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