Ceci est une réaction d’Ablassé Ouédraogo, président du Faso Autrement, de la déclaration de politique générale du Premier ministre Christophe Dabiré.
«APPRECIATIONS DU PARTI LE FASO AUTREMENT SUR LA DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE DU PREMIER MINISTRE CHRISTOPHE DABIRE
DU 18 FEVRIER 2019
Nous avons suivi avec grand intérêt la Déclaration de Politique Générale faite par le Premier Ministre, son Excellence Monsieur Christophe Joseph Marie DABIRE lors d’une allocution solennelle devant l’Assemblée Nationale le 18 février 2019. L’honnêteté et la grande estime que j’ai personnellement pour l’homme que j’appelle affectueusement « Christofo » imposent que nous reconnaissions avec une certaine satisfaction l’effort de pédagogie et de précision dont il a fait montre tout au long de son discours.
Le Chef du Gouvernement a affirmé vouloir axer sa politique et l’action de son équipe autour de cinq points majeurs que nous nous faisons le plaisir de rappeler ici :
1_ le devoir de relever les défis sécuritaires ;
2_ l’exigence de palier l’effritement de la cohésion sociale ;
3_ l’obligation d’instaurer une gouvernance plus vertueuse ;
4_ la nécessité de renforcer le développement du capital humain ;
5_ la volonté de dynamiser l’économie nationale.
La prédominance des mots qui se rapportent à une contrainte et à un grand péril n’est pas anodine. Si en effet, quatre des cinq axes principaux du programme du gouvernement DABIRE sont exprimés par des mots tels que « devoir de relever un défi » – « exigence de palier » – « obligation d’instaurer » – « nécessité de renforcer », c’est que le Premier Ministre DABIRE a conscience de la situation de péril imminent dans laquelle le système MPP a plongé le Burkina Faso. Il n’avait donc pas le choix de ses priorités puisqu’elles lui sont imposées vu l’état de déliquescence avancée de la Nation.
Nous observons aussi que les priorités 2, 3 et 4 participent toutes de la réconciliation nationale dont elles sont des composantes importantes. C’est dire que même sans l’avoir expressément annoncé, le Premier Ministre Christophe Joseph Marie DABIRE place la réconciliation nationale au cœur de l’action de son gouvernement et c’est ce que nous avons toujours prôné. Je salue son pragmatisme et son courage. Ce n’est pas tôt mais c’est heureux que nos gouvernants comprennent enfin ce que nous n’avons cessé de dire depuis plusieurs années à savoir que la réconciliation nationale est une impérieuse nécessité et un impératif catégorique pour la construction de la Nation si nous voulons sortir le Burkina Faso de la crise multidimensionnelle jamais égalée dans laquelle elle est plongée depuis l’arrivée au pouvoir du régime MPP.
En bon patriote profondément préoccupé par l’état calamiteux du Burkina Faso et soucieux de voir notre cher et beau pays relever la tête et reprendre toute sa splendeur, je voudrais ici féliciter publiquement le Premier Ministre Christophe DABIRE pour sa déclaration de politique générale et lui souhaiter de tout cœur de réussir sa mission.
Ce devoir d’accompagnement ne devrait cependant pas occulter notre obligation sacrée de toujours dire, en toute circonstance, la vérité que le peuple du Burkina Faso doit connaître s’il ne veut pas pratiquer la politique de l’autruche.
En effet, il n’a échappé à personne que de manière intelligente et subtile l’expression PNDES n’a été citée qu’une seule fois dans la Déclaration de Politique Générale du Chef de Gouvernement. Cela ne nous surprend guère dans la mesure où en son temps, nous avions dit et redit que ce pseudo programme n’était que du leurre qu’on a servi à tout un peuple. On se rappelle du chiffre astronomique de 18.000 milliards de francs cfa annoncé à l’issue de la Table Ronde de Paris de décembre 2016 sur le financement du PNDES. Il s’agissait de faire rêver nos concitoyens afin de leur voiler la face et assoir le régime incapable qui nous gouverne aujourd’hui et qui nous a conduits dans le pétrin collectif dans lequel se trouve le Burkina Faso.
Le Premier Ministre Christophe DABIRE ayant clairement annoncé que son action découle de ce mythe appelé PNDES, le droit de suite et la continuité de l’action gouvernementale voudraient que le point soit fait à la Nation, au moins en ce qui concerne les contributions annoncées par les nationaux (personnes physiques et morales) qui avaient fait des annonces de contributions au financement du PNDES à Paris. Des dignitaires du régime MPP, et certains sont membres du Gouvernement, avaient fait des grandes promesses d’apports financiers sans qu’on ne sache si ces promesses ont été concrétisées. L’on est en droit de se demander s’il s’agissait juste de manœuvres malhonnêtes pour flouer le peuple burkinabè. Ne pas satisfaire à cette obligation de compte-rendu reviendrait à cautionner une énorme supercherie dont a été victime le peuple Burkinabè.
Les coutumes et traditions du Burkina Faso nous ont appris que les pleurs et les larmes du vieillard devant des plus jeunes annoncent toujours un malheur. Nous estimons pour notre part que les larmes du « sage » DABIRE devant les députés qui pour la plupart sont ses enfants ou jeunes frères, traduisent son humanisme, sa sincérité mais aussi une expression d’impuissance. Nous nous refusons de penser que ces larmes soient annonciatrices d’un échec qui serait dramatiques pour nous tous. Plaise à Dieu qu’il n’en soit pas ainsi.
Malgré notre scepticisme, nous prions dieu de faire en sorte que le Président du Faso SEM Rock Marc Christian KABORE, prenne conscience que la survie de l’Etat burkinabè impose que son chef donne au Premier Ministre et à son gouvernement les moyens moraux, humains, matériels et financiers indispensables à la réussite de la mission qu’il lui a confiée. Nous prions aussi et surtout pour qu’il ait le courage de lancer enfin le processus devant aboutir à la réconciliation nationale, sincère et durable.
Tout en lui réitérant nos vœux de succès, nous invitons le Premier Ministre à ne jamais oublier les larmes qu’il a versées devant la représentation nationale le 18 février 2019 lors de sa Déclaration de Politique Générale. Ces pleurs ne suffiront pas à lui garantir la réussite et ne sauront justifier un éventuel échec. Nous l’encourageons donc à travailler au quotidien en mettant réellement la réconciliation nationale au cœur de son action.
Puisse Dieu l’aider dans sa mission pour le bonheur de tout le peuple du Burkina Faso
Ouagadougou, le 19 février 2019 »
Dr Ablassé OUEDRAOGO
Commandeur de l’Ordre National