L’association des Entretiens eurafricains (EEA) font des relations entre l’Europe et l’Afrique un véritable espace de débat où les questions complexes du développement sont toujours abordées avec la volonté de clarifier les freins et de les lever. Ce 1er mars 2019 à Ouagadougou l’association  dont la mission est de toucher la vie réelle des citoyens qu’ils soient européens ou africains, a tenu une conférence publique sous le thème : « L’avenir économique et politique de l’Afrique de l’Ouest, ses relations avec l’Union européenne (UE) et le défi des migrations».

Pour le Professeur d’économie Idrissa Ouédraogo, qui enfonce là une porte entre-ouverte,  l’Afrique est un continent de paradoxe. Ce qui va d’ailleurs le pousser à se poser encore cette question : Comment comprendre que le continent le plus riche se retrouve avec les populations les plus pauvres de la planète ?

L’économie et la politique en Afrique en générale et en Afrique de l’Ouest en particulier, vont de mal en pis. En ce sens qu’« elles dépendent généralement de l’aide extérieure», dira Idrissa Ouédraogo.

Il continue en indiquant que les modèles de développement sont aussi inspirés de l’extérieur. Or, de son point de vue, il n’y a pas une voie unique de développement, puisqu’il est endogène et doit être construit par les populations avec les moyens de bord.

M. Ouédraogo s’exprimait dans le cadre d’une conférence publique organisée par l’association des Entretiens européens et eurafricains (EEA) sous le thème «L’avenir économique et politique de l’Afrique de l’Ouest, ses relations avec l’Union européenne (UE) et le défi des migrations».

A la directrice des Entretiens Eurafricains, Claude Fischer Herzog, d’ajouter que la croissance économique est moins que la croissance démographique. Dans cette optique, elle trouve qu’il faut certes créer une monnaie unique mais de toujours garder une coopération avec l’Europe. «Au lieu de faire de l’aide au développement en Afrique, il faut faire de l’aide à l’investissement», ajoute-t-elle.

Sur le plan politique, Claude Fischer pense que le continent est démocratique avec une jeunesse dynamique et des élections biaisées.

Dévalorisation de la migration

Concernant le défi des migrations, Cheikh Omar Ba, président du réseau des think tank de l’UEMOA, a laissé entendre que le mal de l’Afrique, c’est qu’elle a une urbanisation sans industrialisation. Et la manière dont l’Europe présente la migration est « fausse » selon lui.

« L’Europe a tellement dénaturée la migration que cela cause problème dans les migrations internes des pays africains », a-t-il martelé.

Alors, à l’occasion de la 5e édition de la semaine Eurafricaine au cinéma qui va se tenir du 10 au 16 juin prochain à Paris, des regards croisés seront jetés sur les migrations pour comprendre ce qui amène les hommes à migrer vers d’autres contrées.

Nicolas Bazié

Burkina Demain

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