Les portes se sont refermées, le 20 mars 2019, sur l’exposition des objets d’art de l’ethnie Mbôsi de l’Alima, à Oyo, dans la Cuvette. Sous le thème, « la Vie au village. »
L’exposition qui visaient « le retour objectif aux origines » a donné satisfaction aux organisateurs notamment pour les nombreux visiteurs qui ont, presque tous, salué l’initiative. Nous avons lu les appréciations que certains de ces visiteurs ont écrites dans le livre d’or.
Depuis le 07 mars 2019, pendant près de deux semaines, sur les traces du guide éclairé, M. Daniel Isaac Itoua, les visiteurs émerveillés ont fait la ronde des objets exposés, à savoir des animaux porteurs de vertus du pouvoir traditionnel, de la vannerie, des masques de toutes sortes représentant l’architecture ‘’vernaculaire’’ Mbochis, mais aussi des instruments de musique traditionnelle, de la peinture corporelle, rituelles, visages sans oublier des objets de chasse, de pêche de l’art.
«Exposition extrêmement éducative»
La directrice générale de la Fondation Edith Lucie Bongo Ondimba (FELBO) a considéré l’exposition comme « extrêmement éducative », parce que l’ayant permis de comprendre « pourquoi la tradition est importante pour évoluer positivement et respecter les lois et les secrets de l’univers ».
Monsieur Jérôme, un expatrié français qui est passé par la grande salle de la gare routière d’Oyo a implicitement fait une relation entre cette exposition et la protection de l’environnement. Il a en effet émis le souhait « que la modernisation et la déforestation n’emportent pas à tout jamais ces coutumes et toutes la richesse naturelle de magnifique pays ».
Tenir compte de la dimension culturelle à Oyo
Une relation bien trouvée quand on sait que l’exposition avait pour thème « la vie au village » et prônait « la restitution de l’architecture vernaculaire des Mbochis, parce que selon les organisateurs « il est essentiel que les architectes du pays de l’Alima respectent l’architecture ancestrale, en la rimant à la modernité, dans une localité, Oyo où le développement actuel ne semble pas tenir compte de cette dimension culturelle.
Selon ce qu’il a écrit dans le livre d’or de l’exposition, le député d’Oyo, Abraham Ibela a exprimé sa satisfaction, avant d’encourager « la vie au village et le retour objectif aux origines des Mbochis de l’Alima ».
Un message du ministre Pierre Oba aux organisateurs
Le ministre Pierre Oba qui n’a pas pu visiter l’exposition a, cependant, envoyé un message écrit aux organisateurs. Il y qualifie de bonne facture, l’exposition qu’il considère comme un « haut lieu de la connaissance et de la culture de ses ancêtres, dont il sait qu’ils étaient des vertueux et très attachés aux sacrées valeurs ». Félicitant les initiateurs, il les a exhortés à pérenniser leur œuvre.
De son côté, François Elengoua a estimé que cette exposition renseigne sur la richesse de la culture Mbochi qui nous inspire. Ravi de la vie de ses ancêtres, retracée à travers cette exposition, il a encouragé les initiateurs de ce projet.
Mademoiselle Merveille Oko a, pour sa part, constaté que « l’histoire de nos aïeux est gravée dans nos mémoires ». En quelques minutes, cette exposition culturelle m’a permis de comprendre l’histoire des Mbochois, a-t-elle écrit, avant de remercier les initiateurs de l’exposition qui nous rappelle d’où l’on vient et où l’on va ».
L’Alima, une rivière généreuse
A noter que les organisateurs de l’exposition d’Oyo, affirment avoir choisi d’honorer l’Alima pour trois raisons essentiellement : la première est que l’Alima est, selon eux, la mère nourricière des Mbochis qui vivent de ses eaux et surtout de ses arbres parmi, dont le palmier qui ferait leur identité. Ils évoquent comme deuxième raison, le fait que l’Alima soit une rivière généreuse. Elle est la seule rivière du nord du Congo qui reste navigable toute l’année, explique-t-on. En troisième lieu, ils soutiennent que l’Alima serait le berceau de l’histoire moderne du Congo.
En effet, Pierre Savorgnan de Brazza et ses compagnons seraient arrivés pour la première fois au Congo par l’Alima, expliquent Daniel Isaac et Keim Oboura, dont la quatrième raison justifiant l’honneur fait à l’Alima serait que la première résistance des Congolais à la colonisation française a eu lieu sur l’Alima, juillet 1878. Ce fut ajoutent-ils, l’attaque de Brazza par les braves peuples de l’Alima, » à l’embouchure d’une rivière que les indigènes appellent Liba ».
Pombo, village ouvrier
Enfin, l’Alima a fourni le matériel ayant servi à la construction de Brazzaville naissante, affirment les organisateurs de l’exposition d’Oyo. Pour eux, en effet, la localité de Pombo, fondée en 1884 par Jacques de Brazza (frère de Pierre) a été un village ouvrier, avec ses Galoa recrutés au Gabon voisin.
La Mairie d’Oyo a été partenaire de cette exposition qui mettra le cap sur Brazzaville, si les organisateurs ont un appui nécessaire. Ils ont, d’ailleurs, lancé un appel aux amoureux de la culture et aux autorités nationales pour leur apporter un soutien multiforme.
Wilfrid LAWILLA/ Brazzaville
Burkina Demain