Les panélistes, de gauche à droite : Charles Konseibo, président CNPDER-BF ; Bruno Korgo, DG DGER ; David Gnoumou, ETP du MENA-PLN

Cela a été un des moments forts de la troisième Semaine des Energies et Energies Renouvelables d’Afrique (SEERA) en cette journée du vendredi 5 avril 2019. Il s’agit du Side Event organisé par la Coalition nationale pour la promotion des énergies renouvelables et l’accès à l’énergie durable au Burkina Faso (CNPDER-BF), dans le cadre du programme Voix pour le changement (V4CP).  Ce Side Event a consisté à un panel sur la problématique de la qualité des prestations et équipements en énergies renouvelables (solaire notamment) en lien avec la formation professionnelle.

Les panélistes, de gauche à droite : Charles Konseibo, président CNPDER-BF ; Bruno Korgo, DG DGER ; David Gnoumou, ETP du MENA-PLN

Trois panélistes étaient face au public pour animer ce vendredi 5 avril le panel initié par la Coalition CNPDER-BF sur le thème de la qualité des prestations et équipements en énergie solaire en lien avec la formation professionnelle. Il s’agit de David Gnoumou de la direction générale de l’enseignement technique et professionnel du Ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation, de la Promotion des langues nationales (MENA-PLN). Du Dr Bruno Korgo, directeur général de la direction générale des énergies renouvelables au Ministère de l’énergie (ME). Et de Charles Didace Konseibo, président de  la Coalition CNPDER-BF.

«Nous voulons voir comment accompagner nos autorités au niveau pays pour qu’il accélère la mise en œuvre des politiques qu’ils ont eux-mêmes signé », annonce d’entrée de jeu le président de la coalition, Charles Didace Konseibo.

Position de la CNPDER-BF, travail en équipe

Charles Didace Konseibo, président de la Coalition CNPDER-BF

Pour Charles Konseibo, des choses sont faites par le gouvernement en matière d’énergies renouvelables. Mais, il reste encore beaucoup à faire, dit-il. Et d’insister sur la sensibilisation parce que les populations ne connaissent pas encore les énergies renouvelables. Pour ce faire, il faut, dit-il, des prestataires de proximité, des techniciens de niveau intermédiaire qui puissent faire des installations de qualité au profit des populations.  «Sinon, on risque de ternir l’image des énergies renouvelables et à la longue, cela ne va pas porter fruit.  Il faut donc une formation professionnelle adaptée et appropriée aux populations. Ensuite, il faut vraiment que le gouvernement permette qu’il y  ait une règlementation. Il ne faut pas qu’il y ait un peu de fourre-tout au Burkina au niveau des énergies renouvelables. Il faut que les équipements qui rentrent soient certifiés, que les prestataires soient certifiés. Ainsi, on pourra assainir un peu le milieu des énergies renouvelables au Burkina Faso», a-t-il plaidé.

Bruno Korgo, DG des énergies renouvelables

Dans son intervention, le DG Bruno Korgo a salué la présente initiative de la CNPDER-BF qui va dans le sens de l’accompagnement des actions du gouvernement en faveur de l’accès des populations aux services énergétiques de qualité. Mais, dans les faits, il s’agit de ‘’gros chantier’’. D’où la nécessité, selon lui, de se donner la main à tous les niveaux pour réussir ce challenge de longue haleine. Et d’exprimer toute la détermination et ouverture du ministère de l’énergie au regard de la complexité et de l’ampleur des défis à relever.

« On ne se lève pas du jour au lendemain pour prendre des décisions. C’est tout un travail qui doit être mené. Pour cela, il faudra donc utiliser la croix et bannière si l’on veut vraiment arriver à une efficacité énergétique propre, efficace et durable

La présidente de l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie, Mariam Gui Nikièma

La présidente de l’Autorité de régulation du secteur de l’énergie (ARSE) Mariam Gui Nikièma, qui a rehaussé de sa présence la rencontre d’échanges, ira dans le même, soulignant la nécessité du travail en équipe et de la spécialisation des acteurs pour mieux prendre en charge la question de la qualité des services et prestations en énergies renouvelables dans le pays. «Nous ne pouvons pas nous asseoir dans nos bureaux et trouver des parchemins. Il faut que nous travaillions en équipe», a-t-elle indiqué.

BAC professionnel en ER validé en 2018

David Gnoumou, ETP du MENA-PLN

Dans son intervention, David Gnoumou de la direction générale de l’enseignement technique et professionnel du Ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation, de la Promotion des langues nationales (MENA-PLN) a expliqué les efforts qui sont faits par son département ministériel pour prendre en compte les énergies renouvelables dans les filières  de formation professionnelle. Et d’annoncer l’existence du BAC  professionnel en énergies renouvelables qui a été validé en octobre 2018.

Et depuis le panel de haut niveau de  décembre 2018 de la CNPDER-BF interpellant le MENA, des actions sont en cours pour meilleure prise en compte des ER dans les filières de formation professionnelle au niveau du département ministériel.

Sur la question, Bruno Korgo s’est voulu lui aussi rassurant sur la mise en œuvre des engagements pris par le ministère de l’énergie à l’occasion dudit panel de haut niveau. «Le ministère de l’énergie est entièrement dans la cause».

Le genre dans le secteur des énergies renouvelables

Plusieurs questions ont été soulevées pendant la phase des échanges entre panélistes et public venu en grand nombre. C’est par exemple le problème du genre évoqué par Sylvain Thiombiano, chargé de programme des ER du PNUD. Pourquoi n’y a-t-il pas assez  de femmes dans les sphères du secteur énergétique ? Comment se fait-il qu’il y ait de femmes ingénieures en énergie qui chôment encore, comme l’a si bien expliqué  Fatoumata Dicko, doctorante à l’Institut international de l’eau et de l’environnement (2IE) ?

Là-dessus, le DG des énergies renouvelables  avouera d’emblée en avoir honte. «J’ai honte quand on pose cette question». Néanmoins, il exhorte les femmes du secteur à se battre pour conquérir les places qui doivent leur revenir, à bien se former et ne pas se résigner. Car, «l’on ne peut pas avoir de la qualification technique et sortir sans rien faire».

Sur le problème de la mauvaise qualité des équipements solaires sur le marché, un vendeur tentera d’expliquer que cela est dû en partie au comportement des clients qui ne veulent forcement des produits de qualité mais des produits moins chers. «Et comme les commerçants doivent vendre pour pouvoir nourrir leurs familles, ils sont obligés de faire le jeu».

«Ce n’est pas une raison pour vendre de produits de mauvaise qualité, parce que cela  risque de contribuer à détourner les consommateurs des énergies renouvelables. En tous les cas, il appartient au gouvernement de prendre les mesures pour garantir la qualité des produits sur le marché», a corrigé Charles Konseibo.

Nicolas Bazié

Burkina Demain

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