La coopération énergétique entre le Burkina Faso et la République d’Egypte va prendre une dimension plus importante dans les années à venir. Ehab Ismail Amin, vice-président pour les affaires techniques à l’Autorité égyptienne des énergies nouvelles et renouvelables, se veut rassurant. Lui qui a participé du 4 au 6 avril 2019 à Ouagadougou, à la troisième Semaine des énergies et énergies renouvelables d’Afrique (SEERA). Que pense-t-il de la SEERA ? Quelle est la situation des énergies renouvelables en Egypte ? Quels les objectifs de la participation du pays des Pharaons à cette SEERA 2019 ?
Ce sont là les questions auxquelles répond le vice-président pour les affaires techniques à l’Autorité égyptienne des énergies nouvelles et renouvelables, abordant au passage la présidence Al-Sissi de l’Union africaine qui accorde de l’importance aux questions d’énergies. Entretien exclusif.
Burkina Demain : Comment appréciez-vous cette Semaine des Energies et Energies Renouvelables d’Afrique à laquelle vous participez ?
Ehab Ismail Amin : C’est une très importante conférence. Je voudrais féliciter le gouvernement burkinabè d’avoir organisé cette troisième Semaine des énergies et énergies renouvelables d’Afrique (SEERA). Le gouvernement est vraiment intéressé par l’énergie renouvelable parce que les énergies renouvelables aujourd’hui permettent de faire toujours de l’énergie durable pour notre nouvelle génération et pour le futur puisque c’est de cela qu’il est question. L’énergie renouvelable est de plus en plus moins chère que l’énergie conventionnelle ; elle favorise la sécurité énergétique, l’accès à l’énergie dans plusieurs régions et aide beaucoup de gens. L’énergie renouvelable produit de l’électricité, permet aux gens de cuisiner, etc. L’énergie renouvelable est importante pour le continent africain en général et le Burkina Faso en particulier.
Quelle est la situation des énergies renouvelables en Egypte ?
Nous sommes actuellement à 10% la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique. Nous avons une longue stratégie pour atteindre 42% d’ici 2035. C’est un ambitieux objectif. Comme je le disais tantôt, l’énergie renouvelable est devenue abordable et nous devons faire sa promotion. Mais, nous avons besoin de renforcer nos lignes de transmissions pour absorber toute cette énergie renouvelable qui va être produite. Il est important pour les pays africains de chercher à s’interconnecter entre eux à travers les lignes de transmissions. Le Burkina Faso est peut-être bien loti en solaire et un autre pays peut être doté d’un potentiel éolien. On peut avoir une intégration des systèmes électriques pendant la journée et la nuit. C’est une possibilité et c’est très facile de commencer avec cela.
Quels sont les objectifs de l’Egypte en venant à cette Semaine africaine des énergies et énergies renouvelables ?
Nous sommes ici pour savoir ce qui est réellement fait au Burkina Faso. Nous sommes aussi là pour partager notre expertise parce que l’Egypte est engagée dans des projets d’énergies renouvelables (solaire, éolien). Alors, nous sommes venus partager notre expertise, montrer ce qui est réellement fait en Egypte, renforcer nos capacités et voir comment notre expertise peut profiter aux travailleurs ou ingénieurs burkinabè.
Voudriez-vous ajouter un mot ?
L’Egypte assure actuellement la présidence de l’Union africaine. L’Egypte est tout à fait heureuse et disponible à apporter son soutien technique aux dirigeants, au gouvernement du Burkina pour tout ce que vous êtes prêts à engager. Nous envisageons la visite du ministre de l’énergie, Dr Bachir Ismaël Ouédraogo, au Caire pour renforcer notre coopération énergétique en général et commencer notre coopération dans le secteur spécifique des énergies renouvelables.
Propos recueillis par Grégoire B. Bazié
Burkina Demain