Le Conseil Economique et Social (CES) a ouvert ce mardi 16 avril 2019, les travaux de sa première session ordinaire au titre de l’année. C’était en présence du Premier ministre, Christophe Joseph Marie DABIRE. Cette session qui se tient du 6 avril au 13 mai 2019 est placée sous le thème : « Protection et promotion des personnes âgées au Burkina Faso : Quelles stratégies pour une vieillesse plus sécurisée et contributive».

La baisse du taux de fécondité doublée de l’augmentation de l’espérance de vie a entrainé une modification considérable de la structure de la population. Alors que la pyramide des âges affichait une base large et un sommet rétréci, traduisant la jeunesse de la population, depuis quelques années, cette dynamique à tendance à s’inverser avec la croissance du nombre des personnes âgées.

Au Burkina Faso, selon les données de l’Institut national de la Statistique et de la démographie (INSD), la population de 60 ans est passée de 582 060 individus en 1996 à 712 573 en 2006 et atteindra presqu’un million en 2020.

Cette croissance démographique des personnes du troisième âge pose de nombreux défis et plaide pour leur prise en compte dans les politiques publiques au regard de l’état de vulnérabilité dans lequel se trouve la majeure partie d’entre elles.

C’est pourquoi, le Conseil Economique et Social (CES) a engagé la réflexion sur le thème : « Protection et promotion des personnes âgées au Burkina Faso : Quelles stratégies pour une vieillesse plus sécurisée et contributive » pour sa première session ordinaire au titre de l’année 2019 qui se tient du 6 avril au 13 mai 2019.

Il s’agira pour le CES de faire un état des lieux sur les conditions de vie des personnes âgées, d’analyser les mécanismes de leur protection et de leur promotion, d’identifier des domaines prioritaires d’intervention et de formuler des recommandations pour une vieillesse sécurisée et contributive au Burkina Faso.

A cet effet, les participants vont approfondir leurs réflexions sur certains points, notamment les mécanismes appropriés pour rendre plus fluides les relations intergénérationnelles, l’accompagnement du Gouvernement dans l’opérationnalisation de loi relative à la protection et à la promotion des droits des personnes âgées et les stratégies pour rendre utile les papys et les mamys pour une cohésion sociale plus solide au Burkina Faso.

Selon le Premier ministre, Christophe Joseph Marie DABIRE, sa présence à cette cérémonie revêt une double signification.

La première signification tient du constat que les personnes âgées sont la catégorie sociale la plus oubliée dans les politiques publiques, au regard du thème.

« On parle de protection des enfants, de protection de la femme, de promotion de la jeunesse, de l’autonomisation des femmes. A aucun moment on ne parle de la protection des personnes âgées », a-t-il justifié.

Du reste, le Premier ministre est convaincu de l’importance de la réflexion qui va être menée. Et de justifier : «  Cette réflexion permettra au Gouvernement de prendre en charge cette catégorie de personnes qui commencent à être un nombre important au niveau de notre population, de manière à ce que ceux que l’on appelle personnes âgées ou les seniors puissent continuer à apporter leur contribution au développement économique et social parce qu’ils ont une expérience accumulée qu’ils peuvent passer aux générations futures. Nous serons heureux que le CES à travers ces recommandations puissent formuler un certain nombre d’orientations que le Gouvernement pourrait prendre en charge dans le cadre des politiques publiques qu’il mène ».

A son avis, la seconde signification de sa présence à cette activité est de montrer à l’ensemble des populations de ce pays que le CES est une institution qui contribue énormément à la réflexion pour la consolidation des politiques publiques menées au Burkina Faso.

Par ailleurs, il a souhaité que le CES se redynamise et soit vigoureux pour contribuer effectivement au développement économique et social, à travers une réflexion nourrie sur les thèmes qui sont choisis lors des différentes sessions.

Pour le président du CES, Dr Moïse I. NAPON, les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes du troisième âge sont relatives à la pauvreté, aux maladies, à une alimentation inadéquate, aux problèmes de logements décents, etc.

A l’entendre, cette situation s’explique, entre autres, par la globalisation de l’économie, la récurrence des crises diverses, l’urbanisation grandissante et la perte des valeurs culturelles positives telle que la solidarité.

« Pourtant, les personnes âgées ont joué un rôle important dans l’histoire et le développement socioéconomique du Burkina Faso. Elles pourraient continuer d’apporter davantage leurs contributions car elles sont détentrices de savoirs, de valeurs culturelles et regorgent d’un capital inestimable de sagesse. Elles peuvent assurer les fonctions d’arbitrage et de médiation pour désamorcer les foyers de tensions diverses afin de permettre à notre pays de retrouver sa paix et sa quiétude d’antan. Il est donc impératif de travailler pour des politiques et des pratiques qui intègrent les besoins spécifiques et renforcent la participation active des personnes âgées et leur implication dans la prise de décision », a-t-il soutenu.

DCI/PM

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