La cérémonie de la célébration des 20 ans du Centre national des arts du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA), a été boycottée ce vendredi matin par le Syndicat national des travailleurs du ministère de la culture (SYNATRAC).
Ce 10 mai 2019, aux environs de 9h, des manifestants ont fait irruption dans la cour du CENASA pour se faire entendre. Mais, qu’est-ce qu’ils veulent enfin ? Quel moustique les a piqués ? Le moustique ici, c’est tout simplement « l’inégalité entre les rémunérations des fonctionnaires ».
C’est l’agent causal du boycott de ce matin. Pour David Somé, secrétaire chargé à la formation du SYNATRAC, le gouvernement fait croire qu’il y a des gens qui peuvent manger et il y a d’autres qui doivent se taire. «C’est pourquoi nous sommes sortis pour exprimer notre mécontentement et réclamer notre fond de motivation que nous avons mentionné dans la plateforme revendicative », a-t-il indiqué. Il a aussi ajouté que « notre présence devant le CENASA fait suite à notre plateforme revendicative qui est laissée en friche depuis 2017 ». Il continue en informant que la solution aurait pu être trouvée « si et seulement si » l’on mettait les salaires à plat. « Laissez les intérêts personnels de coté et pensez aux intérêts de la nation » a-t-il renchérit.
Réclamations de primes de motivation
La question de savoir si en posant cet acte, c’est être pour ou contre les artistes, le secrétaire général adjoint du SYNATRAC, Florent Kaboré, répond par la négation. A l’écouter, « nous ne sommes pas contre les artistes, nous sommes plutôt avec eux et nous les accompagnons. Ce que nous voulons est simple : mettre en œuvre notre plateforme revendicative » Pourquoi ne pas aller donc manifester devant le ministère au lieu du CENASA ? « Nous nous sommes présentés ici, parce que le CENASA est une entité du ministère de la culture » a-t-il répondu. Selon Rasmata Bandé, syndicaliste, le ministère n’a pas respecté les primes de motivations que les agents avaient demandés. Une prime de motivation qui fait bloquer toute une célébration d’anniversaire d’une entité. Rien n’est surprenant ici, nous sommes au Burkina Faso.
Zedess toujours optimiste
Nonobstant ces mouvements d’humeur, le directeur général du CENASA, Seydou Zongo, connu sous le nom ‘’Zedess’’, reste optimiste, car pour lui, tout le temps consacré à la préparation de la cérémonie est trop pour être gâché en une matinée. Il dit alors prendre acte. « Ils ont dit dans leur plateforme que la grève c’est jusqu’à 11h. Donc j’attend que 11h passe pour relancer l’activité boycottée, c’est tout ». Sans faire ‘’palabro’’ comme le disent les Ivoiriens dans les rues d’Abidjan, Seydou Zongo maintient l’activité à 16h. « Ce n’était même pas à moi qu’ils devraient remettre leur revendication. Il y a des gens mieux placés que moi », a-t-il conclu.
Nicolas Bazié
Burkina Demain