Au Burkina Faso, l’excision est la forme des mutilations génitales féminines la plus pratiquée. Selon l’Enquête Multisectorielle Continue de 2015, l’on peut noter des avancées positives dans la lutte contre la pratique de l’Excision notamment une baisse significative de la prévalence de 11,3% pour la tranche d’âge de 0 à 14 ans et 67,6% pour la tranche d’âge 15 à 49 ans. A l’occasion de la journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision ce 18 mai, la Ministre de la Femme, de la Solidarité Nationale, de la Famille et de l’Action Humanitaire fait cette déclaration.

Déclaration de Madame la Ministre de la Femme, de la Solidarité Nationale, de la Famille et de l’Action Humanitaire à l’occasion de la journée nationale de lutte contre la pratique de l’excision le 18 mai 2019.

Notre pays célèbre le 18 mai de chaque année, la journée nationale de lutte contre la pratique de l’Excision.

Au Burkina Faso, l’excision est la forme des mutilations génitales féminines la plus pratiquée. Selon l’Enquête Multisectorielle Continue de 2015, l’on peut noter des avancées positives dans la lutte contre la pratique de l’Excision notamment une baisse significative de la prévalence de 11,3% pour la tranche d’âge de 0 à 14 ans et 67,6% pour la tranche d’âge 15 à 49 ans. Ces résultats encourageants sont la résultante des inlassables efforts fournis par les acteurs de la lutte. Il y a lieu aussi de souligner le renforcement de notre dispositif répressif en matière de lutte contre la pratique de l’excision. Ce renforcement du dispositif répressif s’est caractérisé par l’adoption 31 mai 2018 d’un nouveau code pénal qui a rendu les peines plus sévères aussi bien pour les auteurs que pour les complices.

Cependant, ces avancées bien que salutaires ne doivent pas nous conduire à ignorer par ailleurs la persistance du phénomène. Cette persistance se manifeste par divers éléments que sont : la clandestinité de la pratique, la baisse de l’âge à l’excision, la mobilité des exciseuses etc.

L’excision dernièrement de trente-sept (37) jeunes filles dans la province du Poni vient nous rappeler si besoin en était, qu’il existe encore d’énormes défis à relever afin d’atteindre la tolérance zéro aux MGF d’ici l’horizon 2030.

Relever ces défis nécessite l’implication de tous. Il faut également que les décisions et engagements pris par les responsables politiques, administratifs, les leaders religieux et coutumiers se traduisent en actes concrets.

C’est dans cette perspective d’ailleurs que le Burkina Faso, à travers mon département, commémore la 18ème édition de la Journée Nationale de Lutte contre la Pratique de l’Excision sous le thème : « Traduire les décisions politiques en actions concrètes à la base pour accélérer l’élimination des mutilations génitales féminines en 2030 : défis et perspectives ».

La commémoration de cette année intervient dans un contexte où le leadership du Burkina Faso en matière de la lutte contre les MGF a été reconnu. Cette reconnaissance s’est manifestée par le sacre du Président du Faso, Son Excellence Monsieur Rock Marc Christian KABORE, comme Champion de l’Union Africaine pour la promotion de l’élimination des MGF par ses pairs à Addis-Abeba en Éthiopie le 11 février 2019. A cette occasion unique, le Président du Faso a procédé au lancement de la campagne de l’Union Africaine pour l’abandon des MGF.

 

J’invite donc tous les acteurs de la lutte quelle que soit leur catégorie socio professionnelle (magistrats, autorités administratives, leaders communautaires, leaders d’opinion, professionnels des médias, ONG, jeunes, femmes, hommes …) à s’investir pleinement et activement avec détermination et méthode dans la lutte contre la pratique de l’excision   dans notre pays.

 

J’exhorte par ailleurs l’ensemble des acteurs de la lutte à prendre toutes les initiatives appropriées allant dans le sens de la mise en œuvre du Plan Stratégique National de promotion de l’élimination des Mutilations Génitales Féminines.

 

Je voudrais une fois de plus réitérer la reconnaissance du Gouvernement aux partenaires techniques et financiers du Burkina Faso, aux ONG nationales et internationales, aux leaders communautaires, aux professionnels de la justice, de la santé, des médias et à tous les acteurs pour leurs inlassables efforts

J’appelle solennellement les relais communautaires, les cellules de veille , les populations et toutes les personnes de bonne volonté non seulement à une vigilance accrue mais aussi et surtout à dénoncer par tout moyen auprès des autorités compétentes tous actes rentrant dans le cadre de la pratique de l’excision afin que les auteurs et leurs complices soient poursuivis et sanctionnés conformément aux textes en vigueur dans notre pays.

Je voudrais en fin rendre un hommage particulier au précurseur de la lutte au Burkina Faso pour leur engagement dans ce noble combat.

Ensemble, disons NON; non à l’excision !

Hélène Marie Laurence ILBOUDO / MARCHAL.

officier de l’ordre de l’Etalon         

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