C’est dans un contexte où la justice  burkinabè se trouve au creux de la vague que la Cour de Cassation de Paris rendra ce mardi 4 juin  son verdict dans le dossier d’extradition de François Compaoré, accusé d’avoir incité à l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de ses compagnons. La question que l’on peut se poser tient à celle-ci : si les Burkinabè eux-mêmes se plaignent de leur justice, jugée incapable de traiter les dossiers, que va en dire la justice française dans le cadre justement de cette demande d’extradition   de François Compaoré ?

C’est comme du pain béni pour les avocats de François Compaoré cette  situation de notre justice indexée  comme la cause de tous les maux du pays : difficile réconciliation nationale, problèmes dans la lutte contre le terrorisme, problèmes d’évacuations sanitaires à l’étranger, etc. Le problème de la justice a même été évoqué par lors du discours du Premier ministre Christophe Dabiré sur la situation de la Nation. Avec la grève des avocats, tout est paralysé. Seule bonne nouvelle à mettre sous la dent sur le front judiciaire : l’adoption par l’Assemblée nationale du nouveau code  de procédure pénale.

Ce nouveau code pénal à lui seul suffira-t-il à peser dans la balance de sorte à assurer la justice française que François Compaoré une fois extradé au Burkina Faso bénéficiera d’une justice équitable et jouira d’un certain nombre droits reconnus aux prévenus ? Rien n’est moins sûr.

Les difficultés actuelles de la justice burkinabè  peuvent être exploitées par les avocats de François Compaoré qui y trouveront des preuves supplémentaires pour convaincre la justice française de ne pas donner suite à la demande d’extradition de François Compaoré.

Mais, en allant au-delà des difficultés actuelles  ou circonstancielles, la justice française peut aussi donner son quitus pour l’extradition de François Compaoré. On l’imagine, les avocats burkinabè ne manqueront pas d’arguments au-delà du nouveau code de procédure pénale dont le ministre de la justice, garde des sceaux, René Bagoro a vanté les avantages pour une justice plus accélérée.

Bref, comme disent les Anglais, Wait and See.

Christian Tas

Burkina Demain

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